L'officialisation de la réélection du président Andry Rajoelina a eu lieu lors de la cérémonie de la proclamation des résultats à Ambohidahy.
Plus personne ne le conteste. Le déplacement que le nouveau chef de l'Etat a effectué à Dubaï l'a conforté dans sa légitimité. A présent, il est décidé à imposer son autorité et a affirmé qu'il n'acceptera pas d'être perturbé durant son mandat. La liberté de ton utilisée lors de certaines interpellations semble déjà valoir à leurs auteurs certains désagréments et on sent déjà le poids de l'épée de Damoclès qui pèse sur tous ceux qui sont soupçonnés de semer la confusion dans les esprits.
La période qui a précédé l'élection présidentielle a permis aux hommes politiques, aux membres de la société civile ainsi qu'aux journalistes de s'exprimer librement. Ils ne se sont pas privés d'interpeller le pouvoir et de faire des observations qui étaient souvent fondées. Ils l'ont fait sans dépasser les limites de la bienséance. Dans cette période d'incertitude qui régnait, il n'y avait pas de limite à la liberté d'expression. Des arrestations ont quand même eu lieu. Elles ont vu des leaders syndicaux retenus dans les locaux de la gendarmerie. Ils ont été traduits en justice et sont dans l'attente de leur verdict.
Un député de l'opposition a été placé en garde à vue et a été inculpé. Il a été relâché, mais il attend de passer en jugement. Aujourd'hui, notre confrère qui anime un talk show, très suivi, sur une station de télévision, à reçu une lettre de convocation. Le motif invoqué est « un soupçon d'incitation à une mutinerie militaire ». Cette affaire a mis en émoi le milieu de la presse qui y voit une atteinte flagrante à la liberté d'expression. On verra quelle suite sera donnée à cette affaire, mais on sent que le pouvoir entend mettre une certaine limite au parler vrai ayant cours dans certaines émissions d'information.