Depuis octobre 2023, de nombreux habitants de la ville de Beni au Nord-Kivu bénéficient de soins gratuits de la part de l'Unité de Police Constituée indienne de la MONUSCO (INDFPU). Des malades sont ainsi consultés et soignés gratuitement chaque jour pour différentes maladies. Une initiative saluée par les bénéficiaires dont certains n'arrivaient pas à se faire soigner dans des hôpitaux de la place, faute de moyens financiers.
C'est le cas de M., 39 ans, habitant du quartier Paida à Beni, à une dizaine de kilomètres du quartier général de la MONUSCO, à Boikene. Sourire aux lèvres et malgré des problèmes cardiaques dont il dit souffrir, il explique que depuis plusieurs mois il n'a pas pu se rendre dans une structure médicale de la place, parce qu' il n'a pas d'argent :
« La gratuité des soins, c'est ce qui nous attire ici. Quand nous allons ailleurs, on nous demande de payer. Or nous n'avons pas d'argent, surtout que parmi nous il y a des personnes déplacées qui ont tout perdu », explique-t-il.
« Une aubaine pour nous »
A côté de lui, sous une tente sommairement aménagée et qui sert de « salle d'attente » aux patients, M.K., 58 ans, est assise depuis 8 heures. Ce jeudi matin, alors qu'il n'est que 9h45, ils sont déjà une quarantaine à attendre l'heure d'ouverture de la « clinique » prévue à 10 heures. M. K., déplacée de guerre, se réjouit de cette campagne de soins gratuits. Elle qui vit traumatisée avec un horrible mal d'estomac depuis, affirme-t-elle, que six de ses neveux ont été tragiquement tués devant elle :
« Je souffre de maux d'estomac, j'ai très mal, probablement à cause du choc que j'ai vécu en novembre dernier chez moi à Oicha [à une trentaine de km de Beni-ville], où j'ai vu six enfants de ma soeur se faire assassiner sous mes yeux. En tant que déplacée, je n'ai pas d'argent pour me faire soigner. Je suis ici parce que j'ai appris qu'on soignait les gens gratuitement, j'ai décidé de venir aussi, j'ai été bien accueillie, j'espère guérir bientôt », déclare-t-elle, confiante.
Il n'y a pas que la gratuité des soins qui explique l'affluence des populations de Beni au dispensaire des policiers indiens de la MONUSCO : « Ici, nous recevons de bons médicaments, qui n'ont rien à voir avec ce qu'on peut trouver sur place. Les médicaments que nous recevons ici sont de très bonne qualité et permettent de guérir vite et bien », explique M.
Ainsi, chaque jour depuis deux mois, ils sont plusieurs dizaines de patients hommes et femmes, avec enfants, à se faire consulter et soigner gratuitement par les policiers indiens de la MONUSCO. Ces derniers expliquent ce « geste humanitaire » par le souci d'aider des populations parfois en détresse, ainsi renforcer la collaboration avec les populations locales dans le cadre de la protection des civils.