Maroc: Les Casablancais n'échappent pas à l'inflation alimentaire

L'indice des prix alimentaires a bondi de 7,5% à fin octobre, selon le HCP

Casablanca n'échappe aux affres de l'augmentation des prix des produits alimentaires et, dans une moindre mesure, des produits non alimentaires, à l'instar de nombreuses autres villes du Maroc où l'inflation n'a véritablement pas encore amorcé sa décrue sur le terrain.

En effet, selon les données publiées par le Haut-commissariat au plan (HCP), en glissement annuel, l'indice des prix à la consommation (IPC) à Casablanca s'est accéléré de 3,1% au cours du mois d'octobre 2023.

Une mauvaise nouvelle pour les populations de la cité blanche et tout particulièrement pour les ménages à faible revenu qui vont devoir continuer à tirer le diable par la queue.

D'après l'organisme public chargé de la production, de l'analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc, l'augmentation de l'IPC s'explique par la hausse de 7,5% de l'indice des produits alimentaires et de 0,5% de l'indice des produits non alimentaires.

La situation reste ainsi préoccupante pour la classe moyenne, d'autant plus que le même indice est également ressorti en hausse de 0,1% comparé au mois précédent, comme l'a relevé l'Institution dirigée par Ahmed Lahlimi Alami.

Comme l'a fait remarquer récemment le Conseil économique, social et environnemental (CESE) dans son 12ème rapport annuel, « l'inflation devient encore moins tolérable dans la mesure où cette catégorie de ménages dispose de faibles marges de manoeuvre pour résister à des chocs inflationnistes importants ».

Pour l'Institution constitutionnelle, « ceci est d'autant plus vrai qu'ils recourent souvent à des services sociaux de base, tels que ceux de l'éducation et de la santé, proposés par le secteur privé à des tarifs plus élevés, face à une qualité des services publics encore en-deçà de leurs besoins et aspirations », a-t-elle rappelé dans ledit rapport.

Quoi qu'il en soit, pour le Haut-commissariat, l'évolution de l'indice des prix à la consommation observée au cours du mois d'octobre dernier résulte de la baisse de 0,2% de l'indice des produits alimentaires et de la hausse de 0,2% de l'indice des produits non alimentaires.

Il indique, par ailleurs, que les baisses des prix des produits alimentaires observées entre septembre et octobre 2023 ont concerné principalement les «Fruits» avec 5,1%, les «Poissons et fruits de mer » avec 1,8% et les « Viandes » avec 0,4%.

Concernant les produits non alimentaires, poursuit le HCP, les hausses des prix ont concerné principalement les "Carburants et lubrifiants" avec 2,1% et les "Services de restauration" avec 0,8%.

Il est à rappeler qu'à l'échelle nationale, toujours comparé au même mois de l'année précédente, l'indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 4,3% au cours de cette période.

Dans sa note d'information relative à l'indice des prix à la consommation du mois d'octobre 2023, le Haut-commissariat au plan a expliqué que cette variation est la « conséquence de la hausse de l'indice des produits alimentaires de 8,8% et de celui des produits non alimentaires de 1,3% ».

Toujours selon le HCP, en ce qui concerne les produits non alimentaires, les variations partaient d'une baisse de 0,6% pour les «Loisirs et culture» à une hausse de 4,9% pour les «Restaurants et hôtels».

Toujours au niveau national, en glissement mensuel, l'IPC a connu une baisse de 0,1% par rapport au mois précédent, suite à la baisse de 0,4% de l'indice des produits alimentaires et de la hausse de 0,2% de l'indice des produits non alimentaires.

D'après le HCP, les baisses des produits alimentaires observées entre septembre et octobre 2023 ont concerné principalement les «Fruits» (7,3%), les «Poissons et fruits de mer» (1,7%), les «Viandes» (1,2%) et le «Pain et céréales» (0,2%).

En revanche, les prix ont augmenté de 3,2% pour les «Légumes», de 2,1% pour les «Huiles et graisses» et de 0,5% pour le «Lait, fromage et oeufs» et le «Café, thé et cacao».

S'agissant des produits non alimentaires, la hausse a concerné principalement les prix des «Carburants» avec 2,0%.

Alain Bouithy

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