Après une série de réunions, le Collectif des candidats a réitéré, hier, son opposition au processus électoral ainsi qu'aux résultats électoraux et tout ce qui en découle.
Une semaine après l'officialisation de la victoire d'Andry Rajoelina lors de la présidentielle du 16 novembre, le Collectif des candidats a enfin brisé le silence. En marge d'une réunion qui a vu la participation de Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina, Andry Raobelina, Hajo Andrianainarivelo, ou encore Jean-Brunelle Razafitsiandraofa et les représentants des autres membres du collectif, dans une déclaration, ils ont indiqué leur opposition à la prestation de serment d'Andry Rajoelina qui devrait se tenir au Stade Barea Mahamasina, le samedi 16 décembre. « Cela porte atteinte à la souveraineté nationale », a-t-on indiqué. Ils ont d'ailleurs réitéré qu'« ils ne reconnaissent pas le « simulacre d'élection, truffé de fraudes et du non respect des lois visant à mettre en place un président de la République ayant déjà renoncé à sa nationalité malgache ».
Loi électorale
Le Collectif des candidats tient à ses revendications. L'amélioration de la préparation des élections à venir se trouve ainsi parmi les préoccupations de ces membres ainsi que les députés adhérant à ce mouvement. Une proposition d'un nouveau code électoral est alors mise à la disposition des députés de l'opposition à Tsimbazaza. « Cela afin de tenir compte des recommandations des observateurs électoraux et des partenaires techniques et financiers », poursuit le Collectif dans sa déclaration. La volonté d'éviter l'apparition de nouvelles crises politiques relatives aux élections, portant préjudice à la vie de la Nation, se trouve également, selon le Collectif des candidats, parmi les raisons qui ont mené à la proposition de cette loi électorale.
Cellule de crise
En tout cas, après une série de réunions, le Collectif des candidats a enfin dévoilé sa nouvelle stratégie pour poursuivre leur revendication. Il s'agit de la mise en place d'une « Cellule de crise » qui a pour rôle de coordonner toutes les activités politiques dans tout Madagascar. Cette nouvelle structure est composée entre autres par le Collectif des candidats, les partis et groupements politiques, les élus, les membres de la société civile, diverses associations ainsi que les « Leaders traditionnels ». C'est à travers la « Cellule de crise » que l'opposition compte alors mobiliser ses partisans dans toute la Grande île afin de se faire entendre. « Elle sera opérationnelle dès le début de la semaine prochaine », a-t-on ajouté.
Dialogue
En attendant, le Collectif des candidats ne veut pas rester indifférent par rapport aux différents sujets brûlants concernant surtout les différentes convocations de ces dernières semaines. « Nous condamnons toutes formes d'intimidation à l'encontre de tous ceux qui expriment leurs opinions (journalistes, personnalités politiques, syndicats, simples citoyens, etc...) », a-t-il soutenu avant de souligner que « c'est une atteinte grave à la liberté d'expression et à la liberté de la presse ». Selon les explications, toutes ces convocations et enquêtes à des suspicions d'incitation à une mutinerie militaire prouvent l'existence d'un profond malaise dans les rangs des forces armées. « Elles justifient la nécessité de poursuivre le dialogue inclusif initié par la plateforme de médiation PAN-FFKM afin de dénouer tous différends », ajoute-t-on. Un souhait qui ne sera certainement exaucé avec le régime Rajoelina qui se renforce et qui n'a déjà que la réalisation de ses promesses présidentielles comme seul objectif.