En Sierra Leone, l'ancien président Ernest Bai Koroma, au pouvoir de 2007 à 2018, a été entendu par la police ce vendredi, dans le cadre de l'enquête sur l'attaque d'une armurerie militaire et d'autres installations le 26 novembre dernier, qui avait fait une vingtaine de morts. L'actuel président Julius Maada Bio avait dénoncé une tentative de coup d'État. Si Ernest Bai Koroma est rentré chez lui vendredi, il doit à nouveau se présenter devant les autorités samedi 9 décembre.
Ernest Bai Koroma a regagné son domicile en fin d'après-midi vendredi, après avoir passé la journée au département des investigations criminelles de la police sierra-léonaise, assisté de ses avocats. Sur les réseaux sociaux, l'ancien président a qualifié l'échange de « professionnel », et précisé qu'il reprendrait ce samedi. Il a ajouté faire confiance « au règne de la loi ».
Jeudi 7 décembre, il avait reçu une convocation l'invitant à venir répondre à des questions en lien avec les évènements du 26 novembre. Ce jour-là, des hommes armés avaient pris d'assaut une armurerie militaire, des casernes, prisons et postes de police : selon le gouvernement, 18 membres des services de sécurité et trois assaillants avaient été tués et plus de 1 000 détenus s'étaient évadés, dont certains poursuivis pour une autre tentative de déstabilisation.
Sur les réseaux sociaux, Ernest Bai Koroma a rappelé qu'il « condamnait avec véhémence » ces évènements « regrettables et tragiques » : au total, 71 personnes, pour la plupart des militaires, ont été arrêtées jusque-là, dont, selon la police, d'anciens gardes de l'ex-président. Son successeur à la tête de l'État, Julius Madaa Bio, avait dénoncé un acte « prémédité, coordonné et exécuté pour déposer le gouvernement démocratiquement élu (...) et ruiner (des) décennies d'investissement en la paix et la démocratie. »