Au Sénégal, la plateforme de la société civile F24 qui appelle depuis plusieurs mois à la libération d'un peu plus d'un millier de personnes arrêtées, selon elle, durant les émeutes de mars et de juin dernier. Elle plaide pour la possibilité pour ces détenus de pouvoir voter à la présidentielle de 2024, car les garder en détention les priverait de vote, ce qui fausserait le résultat de l'élection.
Impossible d'avoir un chiffre précis, mais sur les 27 000 prisonniers au Sénégal 45 % environ serait en détention provisoire, selon plusieurs avocats. La lenteur d'un système judiciaire qui manque de moyens et de personnel est souvent pointée du doigt et l'absence d'un texte légale qui encadre la durée de la détention provisoire.
De son côté la plateforme du F24 estime qu'un peu plus d'un millier de personnes arrêtées au cours des émeutes de mars et de juin dernier sont toujours dans l'attente d'être jugés. En l'absence de condamnation, ces personnes sont toujours en possession de leur droit de vote, comme l'explique le coordonnateur du F24 Mamadou Mbodj :
« Une personne en détention préventive, c'est en principe une personne présumée innocente. Et donc à partir du moment où une personne n'est pas condamnée, cette personne a le droit d'exercer son droit de vote. Nous estimons que, les laisser en prison, sans jugement et sans qu'ils ne votent, c'est une manière aussi de fausser le scrutin et c'est une manière de violer les droits fondamentaux des citoyens, et cela est inacceptable dans une démocratie. »
Dans un communiqué la plateforme de la société civile appelle donc l'État à prendre des mesures anticipatoires pour garantir à ces milliers de prévenus le droit de vote - s'ils sont inscrits sur les listes électorales.
Le F24 qui encourage aussi les citoyens sénégalais à retirer massivement leurs cartes d'électeurs pour exercer leur droit de vote en février prochain.