La session ordinaire de l'Assemblée nationale semble avoir laissé sur leur faim les observateurs de la vie politique malgache. La loi des finances 2024 a été votée à l'unanimité sans débat. Le face-à-face entre députés et gouvernement n'a pas eu lieu à la demande des ministres qui n'ont pas souhaité être interpellés alors qu'il s'agit d'un exercice auquel ils doivent se soumettre comme le prévoit la Constitution. Ce sera donc une session qui ne laissera pas un souvenir impérissable dans les annales d'une Assemblée pouvant pourtant jouer son rôle de contrepoids face au pouvoir.
Une session ordinaire qui ne fera pas date
Les élus de l'Assemblée nationale sont les porte-paroles de leurs électeurs auprès du pouvoir et ils devraient contrôler l'action du pouvoir exécutif. Ils ont eu l'impression, au cours de leur législature, de ne servir que de chambre d'échos et n'ont fait qu'approuver ce qui a été décidé en haut lieu.
Le tournant qui a eu lieu est cette motion de censure avortée, ayant fait ressentir un sentiment d'humiliation à cette majorité de députés qui voulait renverser le gouvernement et son Premier ministre. Le malaise qui s'en est suivi n'a fait que s'accentuer au fil du temps. Le public s'est totalement désintéressé de ce qui s'est ensuite passé dans l'Hémicycle. Les sessions se sont succédé avec des travées au trois-quarts vides.
De nombreuses raisons ont été évoquées pour ne pas mettre à l'ordre du jour l'examen d'une LFR 2023. Le face-à-face députés-gouvernement n'a pas eu lieu. Les demandes d'une révision du code électoral déposées par certains élus n'ont jamais abouti. Les tentatives de destitution des membres du bureau permanent n'ont pas été couronnées de succès.
Cette dernière session ordinaire a, fort heureusement, pu avoir lieu, mais, comme nous l'avons dit plus haut, laisse les observateurs sur leur faim. Le seul fait qui a suscité un intérêt est cette élection du vice-président de l'Assemblée nationale représentant la province d'Antananarivo. Un véritable débat a pu avoir lieu. Elle a tenu en haleine les membres de l'Assemblée.