Ile Maurice: À vieille idée, nouveau souffle

9 Décembre 2023

Les organisateurs doivent se démultiplier. Avant de tenir un concert, ils doivent obtenir les autorisations du ministère de la Santé, de la mairie/conseil de district, de la Mauritius Society of Authors, de la police et du ministère de l'Environnement entre autres. Ils attendent désormais un «One-stop shop» au ministère des Arts et du patrimoine culturel. Une idée que les organisateurs ont déjà proposé plusieurs fois aux autorités.

Une triste liste : intrusion au Gran Konser de la Citadelle, le 21 octobre. Les DJ Blasterjaxx annulés le 25 novembre. Le concert de Dadju déclaré illégal le vendredi 1er décembre. Des artistes locaux - The Prophecy et Blakkayo - programmés pour les 40 ans de KFC, annulés le dimanche 3 décembre. Pour des «raisons indépendantes de notre volonté», a seulement indiqué l'organisateur par voie de communiqué.

Lundi 4 décembre, cette situation a fait l'objet d'une rencontre de haut niveau. «C'est une initiative du Premier ministre suite à une discussion que nous avons eue quelques jours auparavant», explique la Parliamentary Private Secretary (PPS) Sandra Mayotte, pour qui le monde du spectacle est loin d'être étranger. Elle qui est restée (hyper ?) sensible au sort des organisateurs de concerts. «Quand il y a un problème, il faut pouvoir en parler.» La PPS à la carrière d'artiste dit avoir détaillé au PM «tout ce que cela implique de préparer un événement. Il a tout de suite agit».

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Ont assisté à la réunion - outre la PPS et des responsables de diverses institutions concernées par l'octroi de permis aux organisateurs - le ministre des Arts et du patrimoine culturel ainsi que celui des Sports, Stephan Toussaint. Il a non seulement un passé artistique, mais il est concerné par la gestion de lieux très prisés par les organisateurs de concerts : les stades.

L'organisateur de concerts convié à cette réunion était Jimmy Veerapin, directeur de Culture Events. Il est aussi un membre du conseil d'administration de la Mauritius Society of Authors (MASA). Cet organisateur n'a pas souhaité faire de commentaires suite à la réunion à laquelle il a assisté.

Sandra Mayotte par contre s'est dite heureuse que le PM ait présidé la réunion. «Il a dit que l'important est de trouver des solutions. De faire que l'industrie musicale continue d'évoluer, que les artistes puissent se produire en extérieur comme en salles. Sans oublier tout l'aspect sécurité.»

C'est lors de cette réunion que la proposition de mettre en place un one-stop shop au ministère des Arts et du patrimoine culturel est revenue sur le tapis. Une idée déjà soumise lors d'une rencontre entre le ministre des Arts et du patrimoine culturel et des organisateurs.

Le lendemain de la rencontre ministérielle, c'est sur les ondes d'une radio privée qu'Avinash Teeluck a évoqué le one-stop shop. Ce qu'il a réitéré, le surlendemain, mercredi au centre Nelson Mandela pour la culture africaine lors de la Sware Poezi organisée dans le cadre du Festival Kiltir ek langaz kreol morisien.

«À notre niveau, nous travaillons sur un concept de one-stop shop qui permettrait aux organisateurs 'pa bizin galoup kat kote'. C'est le one-stop shop qui va relayer les demandes aux différentes autorités concernées pour faciliter la vue des organisateurs.»

Il y a aussi, selon lui, un «travail à faire pour trouver des lieux convenables pour y tenir des concerts». Le ministre des Arts et du patrimoine culturel prévoit pour «bientôt» une «annonce concernant les structures qui seront mises en place pour permettre au secteur de s'épanouir».

Réaction de Gérard Louis, producteur de spectacles et artiste, à l'annonce d'un one-stop shop. «À chaque consultation pré-budgétaire, des organisateurs demandent que ce one-stop shop soit mis en place.»

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