Congo-Kinshasa: Au-delà des rancoeurs

Le 20 décembre prochain, les électeurs de République démocratique du Congo-RDC se rendront aux urnes pour renouveler les mandats des élus nationaux et provinciaux, et bien sûr celui du président de la République. Dans pareille circonstance le scrutin majeur, le plus en vue du processus, met en lumière les rivalités entre les candidats à la magistrature suprême.

La campagne électorale ouverte le 19 novembre pour trente jours se poursuit allègrement sur l'ensemble du territoire de RDC, sauf dans les zones de conflit à l'est du pays. Il n'empêche que les citoyens affectés par ce drame interminable espèrent qu'au terme de la course, le vainqueur de l'élection présidentielle mettra tout en oeuvre pour ramener la paix et leur rendre la dignité qu'ils réclament en vain depuis plusieurs décennies.

Justement le vainqueur ! sur la vingtaine de candidats à la présidentielle, les observateurs regardent en direction de quatre d'entre eux pour tenter de situer les enjeux de cette compétition :

Félix Tshisekedi, le président sortant, sollicite un second mandat pour parachever le travail qu'il a amorcé les cinq dernières années ; Martin Fayulu avertit qu'il ne se fera pas voler sa « victoire » une seconde fois considérant avoir été victime d'une injustice en 2018 ; Moïse Katumbi voudrait capitaliser sur sa réputation d'ancien gouverneur pour espérer remporter le scrutin ; Denis Mukwege dont l'implication en faveur des femmes en tant que médecin a hissé au rang de personnalité publique et médiatique pense disposer de la légitimité nécessaire pour conquérir le fauteuil présidentiel.

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Autour de ces quatre « poids lourds » se joue le sort d'un peuple qui, comme partout ailleurs, a soif de prospérité. A travers les images relayées par différentes chaines de télévision du pays, la mobilisation des foules doit donner le tournis aux concurrents. Il faut pourtant qu'ils retiennent une chose : leurs compatriotes les acclament frénétiquement partout où ils passent, tout comme ils attendent plus que les promesses qu'ils ne cessent d'aligner à chaque prise de parole.

Il n'y a pas que les images des masses mobilisées. Vaste territoire comme il l'est, la RDC a aussi d'énormes problèmes d'infrastructures routières et le tableau de l'espace à reconquérir dans ce cadre est parlant. Embourbé quelque part dans l'hinterland, un candidat au scrutin présidentiel n'a pas hésité à s'armer d'une pelle pour essayer de se sortir du bourbier. Ceci pour dire qu'au-delà de la surenchère du moment entre les compétiteurs, au-delà des rancoeurs entre eux, la question de fond reste d'offrir au pays la chance de décoller.

Un peu plus de six décennies après l'accession de la RDC à l'indépendance, le 30 juin 1960, entre les alternances politiques semées d'embûches et le chaos des violences qui jonchent son histoire, ce pays dont on prête des richesses naturelles « scandaleuses » doit privilégier l'unité et la cohésion nationale. Après tout, à la prestigieuse place disputée ne s'assoira qu'un élu. A lui d'oeuvrer au bonheur de ses compatriotes dans un environnement apaisé.

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