Dans une semaine, les électeurs tchadiens sont appelés à se prononcer par référendum sur la nouvelle constitution. La campagne suit son cours, avec une multiplication d'évènements organisés ce week-end par le camp du « oui », défendu par le gouvernement. Les opposants au texte et les boycotteurs tentent de se faire entendre malgré le manque de moyens, tandis que l'opposant Succès Masra poursuit une tournée où il est déjà question des échéances suivantes.
À Ndjamena, la coalition pour le « oui » a multiplié ces derniers jours les meetings, autour de l'ex-parti au pouvoir MPS, en faveur de la constitution. Samedi 9 décembre, le camp pour la constitution a rempli le stade de Diguel dans le 7e arrondissement.
Cet espace était convoité par les défenseurs du boycott, qui étaient désormais contraints donc de se replier sur un autre lieu de rassemblement dimanche 10 décembre.
Dans la capitale, un convoi prônant l'abstention avait été empêché et dispersé jeudi 7 décembre. Le directeur général de la police nationale a lui évoqué l'incident en condamnant un « manque de professionnalisme » des agents fautifs : il a promis des mesures disciplinaires.
En province aussi, la campagne bat son plein : le chef du gouvernement Saleh Kebzabo lui a regagné la capitale après une semaine dans le Sud et il est attendu cette semaine dans les provinces du centre et du Nord. Cela tandis que les ministres multiplient les missions. Des nomades du Barh el-gazel aux chefs coutumiers du Tibesti, tous les interlocuteurs sont mobilisés.
Le manque de moyens et de couverture médiatique n'entame pas la détermination des défenseurs du « non ». Leur plateforme mène une caravane dans le Sud jusqu'à jeudi, avec un meeting mardi à Moundou, sur les mêmes terres méridionales qu'écume Succès Masra.
Cet opposant enchaine les meetings d'ampleur dans ce qui ressemble à une pré-campagne en vue de la présidentielle de l'an prochain. À Koumra samedi, il a qualifié la constitution de « moindre mal » pour « ne pas prolonger la transition ».