Dubaï — Le ministre sénégalais de l'Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, Alioune Ndoye, a déclaré dimanche, à trois jours de la clôture de la 28ème Conférence des Nations unies sur le climat, que le monde ne prenait pas « la bonne trajectoire » pour atteindre l'objectif principal de l'Accord de Paris sur le climat.
''En l'absence d'actions ambitieuses immédiates pour maintenir le réchauffement climatique en-deçà de 2°C, les courbes induites par ce phénomène augmenteront de façon exponentielle dans le futur, d'après le sixième rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)'', a-t-il prévenu.
Il s'exprimait lors d'un événement parallèle dénommé »side-event » organisé à la COP 28 et portant sur la finance climatique. La manifestation a eu lieu au pavillon de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) de l'Expo City de Dubaï, où se déroulent les activités (30 nov-12 déc) de la 28e Conférence des Nations unies sur le climat.
»C'est pourquoi nous devons faire preuve d'ambitions dans le contexte du premier bilan mondial de l'Accord de Paris pour réduire davantage les émissions de gaz à effet de serre, ainsi que la vulnérabilité des populations face aux changements climatiques à toutes les échelles de gouvernance'', a ajouté M. Ndoye.
Le président de l'Association des maires du Sénégal, Oumar Bâ, et l'expert en finance climat de la BOAD, Ibrahima Traoré, ont pris part à cette rencontre.
Selon un communiqué de presse, ''un des objectifs de la COP 28 des Émirats arabes unis, comme l'exige l'Accord de Paris sur le climat, est de présenter le tout premier Bilan mondial, c'est-à-dire une évaluation complète des progrès réalisés par rapport aux objectifs climatiques''.
La présidence de cette COP 28 a ainsi la charge de diriger un processus permettant à toutes les parties de convenir d'une feuille de route claire pour accélérer les progrès grâce à une transition énergétique mondiale pragmatique et à une approche qui ne laisse personne de côté en faveur d'une action climatique inclusive, ajoute la même source.
La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) indique que l'objectif primordial de l'Accord de Paris est de maintenir ''l'augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour limiter l'augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels.
Selon la CCNUCC, » pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, les émissions de gaz à effet de serre doivent culminer avant 2025 au plus tard et diminuer de 43% d'ici 2030 ».
De son côté, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat de l'ONU (GIEC) soutient que le franchissement du seuil de 1,5°C risque de déclencher des impacts beaucoup plus graves sur les changements climatiques, notamment des sécheresses, des vagues de chaleur et des précipitations plus fréquentes et plus graves.
Les dirigeants mondiaux ont insisté, ces dernières années, sur la nécessité de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, d'ici la fin de ce siècle.
L'Accord de Paris est un traité international juridiquement contraignant sur les changements climatiques.
Il a été adopté par 196 parties lors de la COP 21, la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Paris, France, le 12 décembre 2015. Il est entré en vigueur le 4 novembre 2016.