Tunisie: 37e édition des journées de l'entreprise / Bureaucratie - La refonte de l'ingénierie administrative, une priorité

10 Décembre 2023

Imed Hazgui a mis en lumière les défis et les lacunes qui entravent la formalisation des entreprises et des travailleurs dans le pays. Il a donné un aperçu des obstacles que doit surmonter la Tunisie pour stimuler la formalité économique et restaurer la confiance des citoyens dans les institutions.

Imed Hazgui, président du Haut Comité de contrôle administratif et financier, a récemment exposé les défis liés à l'informalité en Tunisie lors de son intervention dans une session dédiée aux coûts de formalité et l'organisation des marchés, tenue dans le cadre de la 37e édition des Journées de l'Entreprise. Mettant en évidence la nécessité de reconnaître et d'obtenir des informations précises sur le secteur informel, Imed Hazgui a souligné son impact sur la formulation et l'évaluation des politiques publiques. Il a, par ailleurs, dévoilé les résultats d'une enquête majeure menée par le ministère sur l'emploi informel en Tunisie, touchant 12.000 personnes.

Les conclusions de cette enquête ont mis en lumière un chiffre alarmant : environ 1,8 million de Tunisiens travaillent dans l'informalité, couvrant divers secteurs, y compris les salariés, les indépendants, les employeurs et même les infirmiers.

Cette enquête a servi de socle pour réviser certains programmes et initiatives. Hazgui a mis en exergue les déterminants de l'informalité, mettant en avant des facteurs spécifiques aux indépendants et aux entreprises. Notamment, l'âge des entreprises a été identifié comme un élément clé, indiquant que les unités de production plus anciennes sont moins enclines à la formalisation. Cela souligne l'importance de la sensibilisation précoce et du soutien financier dès la création d'une entreprise.

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Encourager la formalisation

Il a également pointé du doigt le manque de sensibilisation, de communication et d'information comme des obstacles majeurs. Le président du Haut Comité de contrôle administratif et financier a ajouté que de nombreux employeurs tentant de formaliser leurs activités n'avaient pas accès aux ressources nécessaires en raison d'un manque d'encadrement et d'information adéquate.

Par ailleurs, il a insisté sur le rôle crucial du développement des entreprises informelles et de l'amélioration des qualifications des entrepreneurs pour encourager la formalisation. Dans ce même cadre, Hazgui a indiqué que l'approche de la formalité ne pouvait être uniforme, appelant à la prise en compte des spécificités de chaque secteur.

Dans la sphère politique, Hazgui a plaidé en faveur d'une réforme administrative majeure, soulignant la nécessité de lutter contre la corruption et d'accroître la transparence. Il a appelé à une refonte de l'ingénierie administrative, à la modernisation des systèmes d'information, à l'amélioration de l'interopérabilité et à une transparence accrue.

Il a également soulevé des préoccupations concernant le retard technologique de la Tunisie, appelant à des réformes rapides pour rattraper ce retard. Ce dernier a exprimé aussi son inquiétude quant aux retards législatifs liés à la pandémie du Covid-19, soulignant l'urgence d'une action rapide pour surmonter ces défis.

En guise de conclusion, Imed Hazgui a exhorté à une action immédiate pour faire face aux défis posés par l'économie informelle. Il a souligné que cette problématique menaçait non seulement la stabilité économique, mais également la confiance des citoyens dans les institutions. Son appel à une réforme globale et à une régulation efficace de l'Etat résonne comme un avertissement urgent pour la Tunisie.

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