Tunisie: L'Université de Tunis lance le master «Management Entrepreneurial et Marketing des Industries Culturelles et Créatives» - Une première en Tunisie !

10 Décembre 2023

Beaucoup en ont rêvé, l'Université de Tunis l'a fait ! Le master professionnel en «Management entrepreneurial et marketing des industries culturelles et créatives » (Memicc) vient, en effet, d'être lancé en septembre dernier. Ce nouveau-né est le fruit d'un partenariat entre l'Ecole supérieure des Sciences économiques et commerciales de Tunis (Essect), initiatrice du projet, et l'Institut supérieur des beaux-arts de Tunis (Isbat) ainsi que l'Institut supérieur de musique de Tunis (Ismt). Un master pointu, une pépite qui vient enrichir l'offre académique, mais aussi la scène culturelle dans notre pays.

Le Memicc est destiné aux licenciés et mastérants des sciences de gestion, des sciences économiques, des sciences humaines et sociales, du patrimoine, des beaux-arts, du design et l'architecture, de la musique, des médias, du tourisme, de la mode et de l'économie créative et numérique, des sciences de l'informatique ainsi que des maîtrisards en sciences de gestion (management, GRH, marketing et communication), en sciences économiques, humaines, sociales et assimilées.

Ce master professionnel inédit qu'est le Memicc a pour objectif général de «former de futurs professionnels au management des métiers de la culture et des industries créatives tout au long des phases de création, de développement, de production, de promotion, de diffusion et de communication ainsi que de développer une compréhension et une maîtrise des spécificités du management, de l'entrepreneuriat et du marketing de l'Art, de la Culture et des industries créatives en Tunisie et à l'international en mettant en œuvre des stratégies innovantes pour les activités des ICCs». Par son offre de formation, le Memicc cible 21 métiers dans le domaine des industries culturelles et créatives.

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Le rêve de deux femmes...

Pour l'Histoire, l'idée de lancer un master co-construit en industries culturelles et créatives en Tunisie est réellement celle de Mariem Maazoul, directrice du département Marketing, et de Bochra Zaier, maître-assistante à l'Essect.

Tout a commencé en 2020 lors d'une réflexion sur l'offre de formation de l'institution dans le cadre de son PAQ-DGSE (Projet d'appui à la qualité-développement de la gestion stratégique des établissements d'enseignement supérieur). Mais il aura fallu attendre l'ouverture des habilitations pour les masters de coopération (interministériels), le cas échéant entre le ministère des Affaires culturelles et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, pour que ce rêve se concrétise. L'idée était de profiter des potentiels et des points forts de l'Université de Tunis (UT) qui chapeaute plusieurs institutions artistiques et culturelles (beaux-arts, musique, théâtre, patrimoine, etc.), mais aussi managériales et entrepreneuriales. Pour Mariem Maazoul et Bochra Zaier, ce projet devait être porté par l'UT. Et c'est du soutien indéfectible et inconditionnel de son président M. Habib Sidhom qu'elles ont profité tout au long du montage de ce master professionnel tant attendu.

Processus synergique et collaboratif...

Il n'était pas seulement question de réunir un agrégat de compétences des institutions académiques artistiques et managériales et de tirer profit de leurs compétences dans une formation diplômante. L'idée était aussi d'embarquer plusieurs acteurs de l'écosystème culturel et créatif. L'objectif était également de travailler sur le positionnement de l'Essect et, surtout, d'ouvrir une nouvelle brèche pour développer l'employabilité des étudiants de l'Université de Tunis.

De là, l'aventure a commencé : partenaires réunis, canevas soigneusement brodé, conventions signées, aval de la Direction générale de la rénovation universitaire (Dgru) et le master enfin habilité au mois d'août 2023. Tout le processus a été fait de manière synergique et collaborative, tirant profit des points forts de tous les partenaires qu'ils soient privés ou publics, académiques ou professionnels. Le Memicc a fait mouche ! Aussitôt l'appel à candidature ouvert, et c'est la déferlante de dossiers pour l'inscription : plus de 120 dossiers.

Mais il a fallu aux candidats passer par plusieurs étapes pour intégrer la première cohorte : pré-sélection sur dossier, entretien avec le jury d'admission et sélection finale. Seuls 33 candidats ont été retenus pour l'année universitaire 2023-2024. Des étudiants fraîchement diplômés et des professionnels triés sur le volet. Une trentaine d'enseignants entre académiciens chevronnés et professionnels experts assureront la formation.

Les points forts et les perspectives...

La formation du Memicc vise à faire émerger des profils à la fois créatifs et entrepreneuriaux. En mode hybride, elle est basée sur l'interdisciplinarité, l'intelligence collective et l'apprentissage immersif. L'entrepreneuriat est ainsi abordé dans des espaces propices au fait artistique. Une journée d'enseignement est, par exemple, assurée au sein du TIC DCE. On mise aussi sur la mobilité interinstitutionnelle : bien que plusieurs cours présentiels ont lieu à l'Essect, d'autres sont dispensés dans les ateliers de l'Isbat et dans les salles de l'Ismt.

Beaucoup de visites in situ sont, par ailleurs, programmées pour davantage d'immersion et de proximité avec les lieux d'art et de culture. Parmi les points forts de ce master professionnel de coopération, c'est la diversité des profils des étudiants sélectionnés ainsi que la dimension digitale de la formation. Nous trouvons, en effet, des cours en Art numérique, en innovation et nouvelles technologies, en Plateformes numériques et communication, en Compétences digitales, en Marketing digital, etc.

Le master professionnel en «Management Entrepreneurial et Marketing des Industries Culturelles et Créatives » semble partir du bon pied. Parmi ses perspectives futures, «l'élargissement des partenaires académiques, mais également privés, la contribution à la construction d'un écosystème complet et complémentaire, la création d'une logique d'amélioration continue dans les créneaux projets, mais aussi des croisements avec des axes de recherche en entrepreneuriat culturel et créatif », déclarent Bochra Zaier et Mariem Maazoul, responsables du Memicc et enseignantes-chercheures à l'Essect.

Pour terminer, nous dirons que le très ambitieux master Memicc vient à point nommé pour pourvoir le paysage artistique et dans un marché de l'art, qui ne sont pas vraiment organisés, de compétences nécessaires. Nous pensons que l'heure a sonné pour que les industries culturelles et créatives dans notre pays trouvent la place qui leur revient de droit, celle de forces vives de la culture nationale et l'un des piliers de l'économie du pays. L'heure a sonné pour, qu'enfin, la culture se fasse dans les règles de l'Art, pour que les ICCs soient considérés à leur juste valeur.

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