Madagascar: « Krizy mafy »

Dans deux semaines, jour pour jour, on sera déjà ou enfin (c'est selon) le 25 décembre quoique la majorité des gens, païens ou chrétiens, ne croient plus au Père Noël. Ou continuent de faire semblant d'y croire comme des enfants dans l'attente d'hypothétiques cadeaux.

« Krizy mafy »

La crise, moins politique qu'économique et sociale, a eu raison de traditions bien ancrées dont les racines remontent loin dans le temps. Oubliées les chaussures disposées autour du sapin de Noël la nuit du 24 décembre puisque le bonhomme barbu, à la houppelande rouge ne pourra pas passer par la cheminée, trop étroite pour son physique rondelet et son gros ceinturon noir. La plupart des toits n'est d'ailleurs pas équipé d'un conduit pour confiner ou évacuer la fumée. Fut-il celle du « fatapera ».

Un ustensile traditionnel malgache utilisé, selon Wikipédia, à la cuisson des aliments. Réduits aujourd'hui à leur portion congrue, à cause de la flambée des prix des denrées alimentaires. Y compris les PPN qui ne baignent pas dans l'huile. Finies les bombances en famille pour le repas de Noël avec les prix des volailles qui s'envolent. Entre 150.000 et 200.000 Ar. pour une dinde. Pas moins de 90.000 Ar pour une oie. Et 25.000 Ar pour un ou une « akoho gasy ».

C'est l'égalité des genres en matière de prix. Idem pour le poulet de chair qui coûte moins ...cher qu'un kilo de viande de boeuf, proposé à 20.000 Ar. Sans compter l'incontournable riz, notamment le « vary gasy » à 1050 Ar. le « kapoaka ». Parfois volontairement cabossé en dessous pour gagner quelques grammes. En attendant le modèle « manara-penitra » promis à l'époque par l'ancienne ministre du Commerce et de la Consommation qui n'imaginait sans doute pas que le « foza orana » décortiqué pourrait aussi se vendre à l'aide de cette « unité de mesure traditionnelle qui est l'équivalent de 300 ml », d'après encore Wikipédia.

Mais dont l'Encyclopédie ne comporte pas en revanche le terme « krizy mafy », même si ces « maux » existent bel et bien, surtout en cette période de vache maigre, sans que le zébu soit pour autant plus gras en cette fin d'année 2023 qui n'augure pas forcément une « taona zina » en 2024.

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