Afrique de l'Ouest: Sommet ordinaire de la CEDEAO - Fiasco et symphonie déprimante

Inédit raout à Abuja. Un « Blue Sunday ». Ratage au premier degré nous glisse un diplomate habitué de ce rendez-vous. Ce sommet très attendu n'était finalement que « l'ombre de lui-même ».

Selon des câbles autorisés parvenus à Confidentiel Afrique, seuls cinq Chefs d'État étaient présents durant les discussions de cette session. Deux Présidents Adama BARROW de la Gambie et Julius Maada Bio de Sierra- Léone ont dû quitter la salle avant même la déclaration finale. Que s'est-il passé ? Confidentiel Afrique apprend de sources confidentielles autorisées que Julius Maada Bio s'est rapproché ces dernieres semaines de son homologue togolais Faure Gnanssibe EYADEMA. Quid d'Adama BARROW ?

Des diplomates influents et proches du State House de Banjul soutiennent qu'il avait d'autres engagements à honorer, mais aucune fuite de sa posture restée intacte. Un pro- du quarté Tinubu- Ouattara' Macky Sall- Talon. Assiste-t-on au déclin de cette institution sous-régionale qui regroupait au départ 15 pays africains avant de se retouver amputer de 4 États et pas des moindres ( le Mali, le Burkina, le Niger et la Guinée)?

C'est dans un contexte tendu dans la région du Sahel que s'est tenu le 64e sommet ordinaire de la CEDEAO. L'institution économique qui totalise actuellement onze membres avec les quatre bras amputés dont le Mali, le Burkina, la Guinée et le Niger, pays dirigés par des juntes militaires. La table s'est dégarnie et reste éprouvée pour Tinubu, le Président de la Conférence des Chefs d'État de l'organisation communautaire.

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L'axe radical de la CEDEAO sur la question du maintien des sanctions incarné par Macky SALL et Alassane Oattara a fait faux bond au finish. Le Président sénégalais Macky Sall est présentement à Doha, capitale du Qatar, laissant son homologue ivoirien, Alassane Ouattara reclus dans sa cossue résidence du palais d'Abidjan. Aux dernières nouvelles, Alassane Ouattara s'affairait autour des festivités annuelles marquant l'anniversaire de sa prise de pouvoir.

La lancinante question des putschs perpétrés au Mali, Burkina Faso, Niger et en Guinée, ainsi que celle des sanctions économiques et financières contre ces pays sont en effet sur la table de la CEDEAO.

A Abuja, le comité était composé des Présidents du Ghana, de la Sierra- Leone, du Togo, de la Gambie et du Nigeria. Ce comité a réfléchi sur les engagements à mettre sur pied avec les régimes militaires en place. Des l'entame des échanges, des discordes sont notées.

Le Président du Nigeria Tinubu Bola qui sponsorise la ligne dure contre les juntes militaires s'est heurté à la ligne modérée pilotée par Faure Gnassingbé EYADEMA. Ce dernier n'a pas manqué d'évoquer ses vérités crues. Il opte pour un assouplissement des sanctions, afin de pouvoir arriver à un retour à l'ordre constitutionnel.

Que pèse actuellement la CEDEAO?

L'institution est en véritable perte de vitesse, si l'on sait qu'elle ne fait plus l'unanimité. Les pays dirigés par des Putschistes rejettent son autorité et des scissions sont aussi notées entre les membres restants.

Comme prise dans un entonnoir, la CEDEAO perd le peu de crédibilité qui lui reste si jamais des ponts de discussions sur fond d'égale dignité avec l'ensemble des plénipotentiaires qui constituent l'épine dorsale de l'organisation. Les semaines à venir seront décisives pour la survie de cette organisation qui tient sur des béquilles fragiles.

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