Cameroun: Coup d'Etat scientifique - C'est le moment ?

11 Décembre 2023
analyse

Le vendredi 1er décembre 2023, les camerounais découvrent sur les réseaux sociaux, l'ordonnance de mise en liberté de l'homme d'affaire Amougou Belinga et du patron des services d'intelligence du Cameroun en détention dans le cadre du meurtre du journaliste Martinez Zogo. Entre 17h et 19 h ce vendredi, dans les rues du pays, c'était la même remarque qu'observaient les populations : « Ce pays n'est plus gouverné » disaient-elles malgré le démenti quelques heures après du juge Sikati .

Pour l'universitaire Mathias Eric Owona Nguini, cette attitude des populations était le but recherché à travers la démarche de ceux qui étaient à l'origine de la vraie fausse lettre, à savoir manipuler l'opinion pour donner le sentiment que le Cameroun n'est plus gouverné.

Cette épisode du tribunal militaire coïncidait avec le déclenchement d'une pénurie de carburant dans la ville de Yaoundé, au départ taxée d'artificielle par les responsables de la SCDP , mais qui va se généraliser dans les principales villes du pays Douala, Yaoundé, Bafoussam, Nkongsamba, Garoua. Une situation qui contraint les stations-services au rationnement dans la distribution, avec une incidence direct sur le prix du transport créant un mécontentement général des populations .Ce dimanche 10 Décembre, la SCDP a fait une sortie pour annoncer l'arrivée ce même jour au port de Douala d'un bateau de combustible. Doit-on justifier ce retard dans la livraison, cette indisponibilité par la crise ukrainienne ?

%

Les camerounais n'avaient pas encore digéré la pénurie en cours depuis plus d'une semaine, que voilà Globeleq, qui suspend pour la deuxième fois en l'espace d'à peine un mois la livraison à Eneo, privant le pays de 304 MW d'énergie électrique. Pourtant la première semaine du mois de Novembre, une avance avait été faite à Eneo pour épurer la dette mensuelle de Globeleq, un engagement de l'état du Cameroun avait été pris pour solder 40 milliards de FCFA. Qu'est-ce qui pourrait justifier ce revirement de Globeleq pour plonger le pays tout entier dans le délestage chronique à deux semaines de la fête de Noel.

Le pays est-il rentré dans la dernière phase du processus de coup d'état scientifique après le sabotage et dévoiement de la vision de développement du président Biya dans la réalisation des projets de développement ?

Dans son discours de fin d'année 2013, le président de la république Paul Biya 'indignait du laxisme des fonctionnaires et commis d'état, allant jusqu'à faire une comparaison avec ceux d'autres pays : « Sans doute faudra-t-il impérativement s'attaquer aux causes de nos insuffisances en supprimant les points de blocage, les zones de dispersion et les doublons.

Serions-nous incapables de faire ce que d'autres pays comparables au nôtre ont fait ou sont en train de faire ? Je ne le crois pas. Nous avons des hommes, des femmes et des jeunes talentueux, ingénieux, bien formés et entreprenants, capables de relever ces défis. Nous avons des ressources naturelles, abondantes et variées. Nous avons des institutions, modernes et démocratiques. Notre pays connaît la paix et la stabilité. Alors que nous manque-t-il ? » Paul Biya 31 Decembre 2013.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.