Afrique: Royaume-Uni/Rwanda - Le ministre de l'Immigration démissionne

Après un désaccord sur l'envoi des migrants illégaux au Rwanda, Robert Jenrick, membre de l'aile droite du parti conservateur, estime que le projet du gouvernement ne va "pas assez loin". Un départ qui fragilise le Premier ministre Rishi Sunak.

Londres et Kigali ont signé, le 5 décembre, un nouveau traité visant à ressusciter un accord controversé pour expulser des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni. Le gouvernement britannique s'efforce de sauver cette mesure phare de sa politique contre l'immigration illégale après le camouflet infligé mi-novembre par la Cour suprême britannique qui avait confirmé l'illégalité du projet en l'état.

Ce nouveau traité "répondra aux préoccupations de la Cour suprême", avait alors assuré le ministère de l'Intérieur britannique dans un communiqué. Mais au lendemain de la signature du traité, le ministre britannique de l'Immigration a annoncé quitter le gouvernement, à cause d'un "profond désaccord" avec un projet de loi présenté pour entériner ce nouvel accord migratoire avec le Rwanda.

Robert Jenrick, partisan d'une ligne dure, a jugé le texte insuffisant et a annoncé sa démission du gouvernement. "Je ne peux pas rester à mon poste alors que je suis en profond désaccord avec l'orientation de la politique du gouvernement en matière d'immigration", écrit Robert Jenrick.

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Dans une lettre, le Premier ministre Rishi Sunak a regretté un départ "décevant", craignant qu'il soit "basé sur une incompréhension fondamentale de la situation".

En début de semaine, le gouvernement britannique avait annoncé un tour de vis visant à réduire drastiquement l'immigration légale cette fois. Les conservateurs ont notamment décidé d'augmenter le salaire minimum requis pour travailler au Royaume-Uni et de mettre fin au rapprochement familial pour les soignants. Le projet de loi d'urgence pour appliquer ce traité qui sera présenté au Parlement doit permettre d'éviter de nouveaux revers juridiques. Il propose notamment de ne pas appliquer aux expulsions certaines sections de la loi britannique sur les droits humains. Il prévoit aussi que "les ministres conserveront la décision de se conformer ou non aux mesures de la Cour européenne des droits de l'homme" sans s'en retirer complètement comme le réclament certains conservateurs.

Le texte veut aussi garantir que le statut de "pays sûr" du Rwanda, indispensable pour procéder à des expulsions, ne puisse être contesté par les tribunaux. Les magistrats avaient bloqué ce projet par crainte pour la sécurité des migrants dans ce pays d'Afrique de l'Est. Mais Kigali a averti mercredi qu'il se retirerait du traité bilatéral si Londres ne respectait pas le droit international.

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