Burkina Faso: Lutte contre le terrorisme - Efforts supplémentaires pour arracher le chiendent

Hier lundi 11 décembre 2023, le Burkina Faso a commémoré le 63e anniversaire de son accession à l'indépendance.

Sur cet événement, un petit rappel historique s'impose cependant : le 11-Décembre correspond en réalité à la date de la proclamation de la République intervenue ce jour en 1958. L'accession à la souveraineté nationale n'ayant été octroyée que deux années plus tard, le 5 août 1960. Mais ce mois correspondant à celui des fortes pluies et des grands travaux champêtres, les autorités d'alors ont décidé de différer la fête de l'indépendance au 11 décembre.

Tradition oblige, c'était l'occasion pour le chef de l'Etat actuel, le capitaine Ibrahim Traoré, de faire une adresse solennelle à la nation. Une allocution faite non pas depuis les jardins de la présidence du Faso, mais quelque part au pied d'une colline arborée, avec en arrière-plan sa garde rapprochée en tenue de combat, quelques-uns se mouvant sur le tertre.

Voilà pour le décor qui donnait le ton de cette prise de parole présidentielle marquée, comme c'est le cas depuis quelques années, du sceau sécuritaire.

Le capitaine Ibrahim Traoré a-t-il parlé sans notes comme beaucoup l'on relevé sur les réseaux sociaux ou faut-il croire l'oeil de certains techniciens du discours qui décelaient la présence d'un prompteur en face de lui ?

Qu'importe au demeurant le décorum, même s'il a son importance.

Le fond de cette adresse à la nation aura surtout été marqué par la situation sécuritaire et humanitaire dans laquelle notre pays se débat depuis bientôt huit longues années. Et foi du chef suprême des armées, les choses vont dans le bon sens et sont la résultante d'actions conjuguées allant du maillage du territoire avec la création de Brigades d'intervention rapide (BIR) et de Groupements des unités mobiles d'intervention (GUMI) à la militarisation des agents des Eaux et Forêts en passant par le recrutement massif de VDP, de militaires, de gendarmes et policiers sans oublier le renforcement de la logistique comme, par exemple l'acquisition de moyens aériens « de dernière génération » et l'arrivée d'autres matériels dans les deux ou trois semaines à venir.

Toutes choses qui devraient permettre de passer de la phase introductive de la guerre, comme il en avait parlé il y a de cela quelques mois, aux « choses sérieuses», c'est-à-dire « au développement de la guerre tant attendu ».

Suivra, nous l'espérons de tout coeur, la conclusion par une victoire définitive sur l'ennemi que tous les Burkinabè appellent de leurs voeux.

Mais cela a un prix, prévient le chef de l'Etat, que nous allons devoir supporter en plus des contributions à l'effort de guerre qui, en l'espace de dix mois, ont permis de mobiliser la bagatelle de 70 milliards de Francs CFA.

Mais quand bien même ses compatriotes auraient déjà serré la ceinture jusqu'au dernier cran, le capitaine Ibrahim Traoré les a exhortés à consentir des sacrifices supplémentaires pour venir à bout de l'hydre terroriste.

Ces efforts additionnels devraient concerner particulièrement les travailleurs du public comme du privé ainsi que les entreprises afin de relever les primes des VDP et leur garantir une meilleure assurance-vie.

Faut-il donc s'attendre à de nouvelles taxes ou impôts, à la suppression d'avantages financiers ou à des prélèvements sur les revenus ?

Pour le moment, le président de la Transition s'est bien gardé d'en dire davantage, préférant d'abord préparer les esprits.

En attendant donc, le moins qu'on puisse souhaiter, c'est que ces efforts aboutissent le plus rapidement à des résultats encore plus tangibles sur le terrain, peut-être même dans les deux ou trois mois à venir, selon les bons augures de certains responsables et que d'ici le 11-Décembre prochain, « cette guerre qui nous est imposée par l'impérialisme et ses valets locaux » ne sera plus qu'un mauvais souvenir ou qu'à tout le moins on n'aura plus affaire qu'à un terrorisme résiduel.

C'est en tout cas le voeu que nous formulons à l'occasion de ce 63e anniversaire de notre indépendance. Même si ce n'est pas la vraie souveraineté, selon le chef de l'Etat, qui, à l'occasion a tiré à boulets rouges sur les « Etats impérialistes qui n'ont aucun intérêt à ce que nous puissions évoluer dans notre guerre ».

Donc de l'effort, encore de l'effort et toujours de l'effort pour arracher le chiendent.

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