Madagascar: Préfet d'Antananarivo - « Manifestations politiques interdites jusqu'au mois de janvier »

À quelques jours de l'investiture de Andry Rajoelina, le général Angelo Ravelonarivo ressert l'étau. Il a mis en garde tous ceux qui ont l'intention d'organiser des manifestations politiques dans la capitale.

Strictement interdites ! Tel est le terme utilisé par le préfet de la ville d'Antananarivo, le général Angelo Ravelonarivo, face aux différentes intentions, surtout celle de l'opposition, d'organiser des manifestations politiques dans la capitale à partir de cette semaine. Cette mesure a été prise afin de préserver la paix et la sécurité avant, pendant et après la cérémonie d'investiture de Andry Rajoelina qui se déroulera ce samedi semble dire le Général. « Toutes les manifestations politiques sont suspendues jusqu'au jour de l'investiture et cela pourrait même s'étendre pour la sécurisation de la fête », a-t-il soutenu.

Déstabilisation. Le préfet évoque des menaces qui restent réelles. Même s'il n'a pas indiqué leur provenance, force est d'admettre que la dernière déclaration du collectif des candidats a été prise par le bureau de Tsimbazaza au sérieux. En effet, depuis l'annonce officielle de la victoire d'Andry Rajoelina, les leaders de l'opposition martèlent que la lutte continue et prend plusieurs formes. Pas plus tard que ce vendredi, ils ont annoncé la reprise des manifestations dès cette semaine, tout en réitérant leur opposition à l'investiture d'Andry Rajoelina. Angelo Ravelonarivo a ainsi mis en garde contre toute velléité de semer le trouble dans la capitale. « Des menaces de déstabilisation persistent et des mesures seront prises. Les manifestations politiques sont strictement interdites », a-t-il insisté. Il faut d'ailleurs rappeler qu'après le refus du tribunal administratif de la requête tendant au sursis à exécution d'une note datant du 19 octobre, interdisant toutes manifestations politiques, le Collectif des candidats n'a pas obtenu gain de cause au niveau du Conseil d'Etat.

Sabotage. Avec la tension qui monte d'un cran, Angelo Ravelonarivo et l'EMMO restent aux aguets. Selon le préfet de la ville d'Antananarivo, il faut surveiller de près les points sensibles comme les dépôts de carburants et les barrages, à l'exemple de celui de Tsiazompaniry, afin d'éviter les sabotages. « La réquisition des forces de l'ordre reste valable jusqu'à nouvel ordre et elles seront opérationnelles 24h/24 », a-t-il ajouté. En effet, depuis le 2 octobre, date du début des manifestations du Collectif des candidats, les forces de l'ordre ont été mobilisées. Leur présence massive sur le parvis de l'Hôtel de Ville n'a pas échappé aux observateurs. Pour ce samedi, selon toujours les explications du préfet, un dispositif particulier sera mis en place.

Vigilance. Avec l'arrivée des chefs d'Etat et des délégations étrangères dans la Grande Île dès le début de la semaine, la vigilance sera ainsi de mise. « L'EMMO assurera la sécurité de ces invités », a fait noter le général qui n'a pas écarté la possibilité de procéder à des arrestations si cela s'avère nécessaire. En effet, depuis le 2 octobre, l'opposition a enregistré une dizaine d'arrestations dont celle d'un parlementaire, d'un secrétaire général d'un parti politique ou encore d'un candidat à la présidentielle qui a été relâché après enquête. Quoi qu'il en soit, malgré sa déclaration, l'opposition a brillé par son inaction après la proclamation officielle des résultats définitifs des élections par la Haute Cour Constitutionnelle.

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