Le pétrole nigérien sera exporté pour la première fois début janvier. Affirmation du général Tiani à la télévision publique. Il précise que « 90 000 barils » produits « par jour » seront acheminés vers le Bénin via l'oléoduc entre le gisement d'Agadem et le port de Sémé à côté de Cotonou. Et ce, malgré les sanctions économiques prises par la Cédéao après le coup d'État du 26 juillet dernier.
« Tout est prêt », dit-on coté béninois et nigérien. L'oléoduc de près de 2 000 kilomètres est déjà en fonctionnement, le pétrole est actuellement pompé par la compagnie chinoise CNPC. Les premiers barils de brut nigérien sortiront fin décembre au port de Sémé avant une première expédition par bateau autour du 5 janvier.
Le Bénin a donc décidé de poursuivre ses projets pétroliers avec le Niger malgré les sanctions infligées à Niamey par la Cédéao après le coup d'État. Cotonou ne confirme pas officiellement, mais ne conteste pas non plus les annonces du général Tiani. Une source gouvernementale béninoise explique sans plus de détails que « le pétrole ne serait pas concerné par les sanctions ».
Car Cotonou a aussi des intérêts économiques. Le pays détient des parts de l'entreprise WapCo qui contrôle le pipeline. Sur 20 ans, il doit recevoir 500 millions de dollars au titre des droits de passage. Une somme qui pourrait être réévaluée en fonction des prix et des volumes exportés.
Pour le Niger, le nouveau défi va être de recevoir l'argent de ce pétrole exporté. Selon une de nos sources, le blocus économique empêche Niamey de passer par les procédures classiques de la banque centrale ouest-africaine.