Congo-Brazzaville: Examens d'Etat - Les parents d'élèves à Pointe-Noire exaspérés par la surenchère des frais d'inscription

L'exaspération est à son comble chez les parents dont les enfants sont inscrits dans les différentes écoles privées de la place, qui fixent le montant selon leur gré, foulant aux pieds les différents barèmes officiels.

Le témoignage est édifiant. Un parent de deux enfants inscrits dans un établissement scolaire privé, pris de colère, est descendu la semaine dernière interpeller le directeur des études d'un collège d'enseignement général à Pointe-Noire. L'intention était d'en savoir un peu plus sur les montants réclamés qui ne respectaient pas ce que les autorités nationales en charge de l'éducation ont décidé, à savoir 2000 FCFA pour les frais d'inscription au Certificat d'études primaires élémentaires (CEPE) et 4000 FCFA pour le Brevet d'études du premier cycle (BEPC). Cet établissement demande, pour le CEPE, la somme de 15 000 FCFA et pour le BEPC, celle de 22 000 FCFA.

Inévitablement, le ton est monté : « Vous, écoles privées, vous êtes des escrocs car vous rançonnez les parents d'élève », a interpellé le prère de famillle. Ce qui a envenimé l'échange entre le parent d'élève et le directeur des études. De là est née une querelle et les deux hommes ont failli en venir aux mains. « Et pourtant, l'Etat ne cesse de diffuser dans les médias le comuniqué offficiel des frais d'inscription aux différents examens d’État ! D'où viennent ces prix à la hausse par rapport à ceux de l'Etat ? », S'est demandé un autre parent qui assistait à la querelle, se disant également victime de cette surenchère.

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Pour de nombreux parents et passants présents sur les lieux « si ces établissements le font, c'est tout simplement parce qu'ils ne sont pas ramenés à l'ordre par les autorités locales en charge des questions éducatives. Il y a un laisser-faire, où sont les autorités pour arrêter ces abus ? ».

Dans de nombreux lycées privés de la ville de Pointe-Noire, en effet, chaque promoteur a ses tarifs d'inscription aux examens d’État, qui varient de 25 000 à 35 000 FCFA et cela se passe au vu et au su de tous. « Si vous prenez ce risque-là de déposer directement le dossier de votre enfant à la direction départementale de l'Enseignement sans passer par l'école, votre enfant cesse d'être inscrit dans l'établissement. Il revient aux parents de l'encadrer durant toute la période scolaire jusqu'au jour de l'examen », a indiqué un promoteur d'une école privée de la place. De propos pour le moins surprenants, rapportés par un parent d'élève.

Notons que si l’État ne prend pas ses responsabilités et ne sanctionne pas les abus, ces écoles qui demandent des sommes fallacieuses aux candidats pour les inscriptions aux différents examens d’État poursuivront cette pratique en toute impunité. Et ce sont les parents qui continueront à payer le lourd tribut de ce scandale.

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