Un sixième témoin a été appelé à la barre mardi 12 décembre, au procès du massacre du stade de Conakry. Il s'agit d'Ansoumane Kaba qui était le 28 septembre 2009 le chef d'état-major de l'armée de terre. Malgré ses hautes responsabilités, il dit avoir appris la tuerie en écoutant la radio. Une version qui a laissé le tribunal perplexe.
Beaucoup de frustration, mardi, au tribunal criminel de Dixinn. Après avoir juré « de dire toute la vérité, rien que la vérité », Ansoumane Kaba a livré un récit express. Le général a tenu 30 secondes, top chrono : « Le 28 septembre 2009, j'étais à mon bureau, je n'en suis pas sorti, cela conformément aux instructions données qui consistaient à caserner tous les militaires. C'est ce que je peux dire (...) C'est tout. »
Le président du tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara, débute son interrogatoire. Mais très vite, il s'impatiente : « Le témoin, s'il vous plait, le témoin, c'est celui qui a vu, je vous l'ai dit à l'entame, et il est obligé de déposer, c'est une obligation. »
Ansoumane Kaba se mure dans le silence. Il affirme avoir appris le massacre du 28 septembre 2009 à la radio. Une réponse qui ne satisfait pas les avocats des parties civiles : « Il y a eu une démission collective de toute l'armée et de tous les services de sécurité en ce qui concerne le massacre du 28 septembre. Qu'est-ce que vous avez fait pour arrêter le massacre ce jour ? » « Je n'ai pas de réponse à cette question. Il y a eu une démission collective. » Le procès et l'audition d'Ansoumane Kaba doivent reprendre ce mercredi matin.