La trêve a été annoncée par les Etats-Unis, alors que la région est en proie à de violents combats entre le M23 et les forces loyalistes du gouvernement.
La trêve décrétée lundi (11.12) survient après différents efforts diplomatiques des Etats-Unis, tandis que les forces de la Communauté d'Afrique de l'Est se retirent.
La nouvelle est arrivée par la voix d'Adrienne Watson, porte-parole du National Security Council américain, un organe administratif qui dépend de la Maison blanche et dont le travail s'intéresse aux questions de sécurité intérieure et de politique étrangère.
Dans un communiqué, celle-ci indique que "les Etats-Unis saluent le cessez-le-feu de 72h auquel se sont engagées les parties au conflit dans l'est de la RDC". Le tout, notamment pour faciliter le départ des troupes de la Communauté d'Afrique de l'Est.
Une mesure mise en place un peu moins d'un mois après la visite d'Avril Haines, la directrice du Renseignement national américain, qui s'était entretenue les 19 et 20 novembre dernier avec les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame.
Le signe de l'engagement américain
Pour Onesphore Sematumba, analyste au sein de l'International Crisis Group, ces différentes initiatives prouvent que les Etats-Unis s'investissent de plus en plus pour relancer le dialogue entre la RDC et le Rwanda.
"Comme vous le savez, il existe l'initiative de l'Angola qu'on appelle le processus de Luanda qui vise la diminution des tensions entre les deux pays, jusque-là sans résultat probant. Et donc, l'implication des Etats-Unis vise à ressusciter, ou en tout cas à renforcer cette initiative régionale qui était plus ou moins en panne", explique-t-il.
Ce cessez-le-feu survient alors que les relations sont au plus bas entre le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles du M23 par les Nations unies, et la RDC, soupçonnée de travailler main dans la main avec la bête noire des Rwandais, les Forces démocratiques de libération du Rwanda.
Risque d'escalade militaire
Vendredi dernier (08.12), le président congolais, en campagne pour sa réélection, n'avait pas hésité à comparer son homologue rwandais à Hitler.
Lors de son intervention, lundi (11.12), devant le Conseil de sécurité des Nations unies, la cheffe de la Monusco, Bintou Keïta, s'est d'ailleurs inquiétée d'une possible escalade. Selon elle, "les tensions entre la RDC et le Rwanda restent très vives. Et le risque d'une escalade militaire entre les deux pays demeure important, malgré les efforts régionaux et internationaux d'apaisement des tensions."
Selon le média américain Politico, Washington aurait installé une cellule de partage de renseignements entre les trois capitales pour transmettre les mouvements terrestres des différents groupes armés pour que l'accord de cessez-le-feu perdure.