La campagne bat son plein en vue du référendum constitutionnel de dimanche. Le camp du « oui » a notamment organisé mardi un meeting à Sarh, dans le sud du pays, tandis que le Premier ministre Saleh Kebzabo était à Abéché dans l'Est. La caravane du « non », pour sa part, était à Moundou, 2e ville du Tchad. Et Succès Masra, lui, poursuivait sa grande tournée méridionale à Kelo. L'opposant a fait évoluer son discours au fil de ses déplacements, passant d'un ni-oui ni-non, à un « oui » à la nouvelle Constitution, qu'il qualifie de « moindre mal ». Une prise de position diversement appréciée
Succès Masra explique avoir évolué au contact des populations qu'il rencontre : mettre fin rapidement à la transition est la « priorité », il faut donc être « cohérent » et voter ce texte, « bien qu'imparfait », dit-il, quitte à le modifier « plus tard », une fois au pouvoir.
Car le leader des Transformateurs vise avant tout la présidentielle et le sommet de l'État. Il ne s'en cache pas et il avait tenté jusque-là de ne pas trop évoquer le sujet référendaire dans ses meetings.
« On n'a pas aimé sa position ambigüe », explique Jean-Bernard Padaré, en campagne pour le « oui ». « On ne peut pas dire qu'on rentre pour accompagner la transition et essayer d'enjamber le référendum comme s'il ne se passait rien », ajoute-t-il, pas mécontent de voir l'opposant contraint à une « clarification » qu'il salue.
Du côté des opposants au texte, on lui reprochait son « double langage », voire sa « duplicité » depuis son retour au pays. Brice Mbaïmon n'a donc pas été surpris, mais plutôt « déçu ». « Il se débine au moment où le sujet de la forme de l'État dont on parle depuis tant d'années, arrive sur la table », explique le coordonnateur de la campagne du « non ».
« Il a subi des pressions », estime Max Kemkoye. « Il a les mains liées avec le pouvoir depuis l'accord de Kinshasa » renchérit celui qui appelle au boycott.