Ile Maurice: Ambiance l «Bourik» et «voler sak» - Le ton grimpe dans les tours !

13 Décembre 2023

Pas de Private Notice Question du leader de l'opposition, hier mardi 12 décembre, au Parlement. Xavier-Luc Duval a préféré préparer son intervention sur le controversé Financical Crimes Commission Bill. Cependant, durant la Prime Minister's Question Time, le Premier ministre (PM), Pravind Jugnauth, en a profité pour régler ses comptes avec Ehsan Juman, député du Parti travailliste, sur une question de Joanne Tour concernant les personnes ayant eu accès au port sans autorisation et qui ont fait l'objet d'une enquête policière.

Quand le chef du gouvernement a fait savoir qu'Ehsan Juman était parmi ceux contre qui la police avait recommandé des poursuites, mais que le Directeur des poursuites publiques en avait décidé autrement, plusieurs de ses députés ont réagi. «Mari indépandan sa!» a lâché Stephan Toussaint. La députée Tour a alors demandé à son leader s'il y avait des preuves contre Ehsan Juman. Ce dernier devait répliquer : «Pa mwa ki ti al kokin sak Louis Vuitton.» Le PM l'a regardé de travers alors que la députée a fait semblant de ne pas entendre. Kenny Dhunoo s'est retourné pour dire quelque chose au député de l'opposition. Pravind Jugnauth a ensuite donné une série de «preuves», ajoutant que malgré cela, il n'y avait pas eu de poursuites du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP). «Samem zot dir indépandan», a laissé échapper le ministre Deepak Balgobin.

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Joanne Tour est alors revenue sur les «preuves». Pravind Jugnauth a brandi le dossier de la police et laissé comprendre qu'en tant qu'avocat, il avait noté qu'il y en avait suffisamment pour poursuivre Ehsan Juman. Arvin Booolell a alors parlé d'«aspersion». Le PM lui a répondu : «Ki aspersion do bourik! Alé do! Al aprann lalwa do bourik!» Il semblerait que le speaker, Sooroojdev Phokeer, n'ait pas entendu le mot «bourik», bien qu'il ait déjà sanctionné des députés de l'opposition dans le passé pour avoir utilisé ce mot.

Par la suite, le speaker a donné la parole à Ashley Ittoo, qui devait demander à Pravind Jugnauth de réagir sur la façon dont Ehsan Juman avait été traité. Le whip de l'opposition, Patrice Armance, a été surpris que Sooroojdev Phookeer autorise Ashley Ittoo à faire ce type de commentaire. «React?» a-t-il répété. Selon les standing orders (SO), un député ne peut demander à un membre du Cabinet de donner son opinion ou de réagir. Sooroojdev Phokeer a toujours rejeté les questions des membres de l'opposition quand ils demandaient une opinion.

Pendant ce temps, de 11 h 46 à 12 h 04, Ehsan Juman a levé sa main au moins sept fois pour faire comprendre à Sooroojdev Phokeer qu'il souhaitait poser une question supplémentaire à Pravind Jugnauth sur ce sujet, mais le speaker ne le lui a pas accordé ce droit, alors qu'Ashley Ittoo avait attiré l'attention de la présidence beaucoup plus tard. Patrick Assirvaden, assis juste à côté du speaker, a levé la main pour poser une question, mais en vain.

Il n'y a pas que ces deux élus de l'opposition qui ont dû plier face à l'humeur du speaker. Celui-ci n'accordait que deux questions supplémentaires par député depuis quelque temps, mais hier, plusieurs élus de l'opposition n'ont eu droit qu'à une seule. Aadil Ameer Meea, fraîchement rentré d'un pèlerinage, a été le premier à en faire les frais. Il avait déjà posé une question à Kailesh Jagutpal quand le speaker a donné la parole à Stéphanie Anquetil. «Je n'ai pas encore terminé. J'ai une deuxième question», a-t-il protesté. «Où est-ce écrit dans les SO que vous avez droit à deux questions ?» a rétorqué sèchement le speaker. Quand le député a insisté, Sooroojdev Phokeer a élevé la voix pour lui dire qu'il a le droit de décider si un sujet a été assez développé pour passer à autre chose.

Le speaker devait également couper la parole à Stéphanie Anquetil quand elle a proposé à Renganaden Padayachy de ne pas laisser la ministre de l'Égalité des genres surveiller les crèches aménagées dans des firmes privées. «Met li déor», a alors réclamé le député du gouvernement, Vikash Nuckcheddy. Arianne Navare-Marie a tenté de poser une question sur ce sujet, mais c'était peine perdue. Le député Mahend Gungapersad n'a pas non plus eu droit à une deuxième question supplémentaire à la ministre de l'Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun. «Ki ariv li zordi», s'est alors demandé Franco Quirin. Un peu plus tôt, Arvin Boolell, dont deux questions ont été rejetées pour cette séance, a dû attirer l'attention du speaker qui avait «oublié» sa question, pourtant écrite noir sur blanc...

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