Le 30 août 1897, le roi Toera a été tué par les Français à Ambiky dans le Menabe, avec des milliers d'autres Malgaches patriotes.
Le monarque a été le tout premier roi malgache à vouloir chasser la France de la terre de ses ancêtres. Ayant perçu les intentions cachées de ces envahisseurs motivés par leurs valeurs de lumières, aux fondements racistes et esclavagistes. En décembre 2023, l'Assemblée nationale française adopte la proposition de loi relative à la restitution des restes humains appartenant aux collections publiques. L'examen des « conclusions de la commission mixte paritaire » de ce texte de restitution a été effectué hier d'après le calendrier.
Depuis le 26 avril 2023 date de dépôt du projet, plusieurs amendements ont déjà été apportés. Certains ont été refusés, comme le n°27 de Caroline Parmentier, députée du Pas-de-Calais. Pour Madagascar, le cas du crâne du roi Toera est au centre de toutes les attentions. Aux dernières nouvelles, celui-ci se trouve au musée de l'Homme à Paris, donc, dans un établissement public. Par ailleurs, le texte stipule que : « La sortie du domaine public est réalisée exclusivement pour permettre sa restitution à un État à des fins funéraires ».
Pourtant, la venue de ce reste sacré fera sûrement l'objet d'une grande cérémonie traditionnelle et populaire. Mais aussi, un grand travail de mémoire que les descendants vont probablement réaliser. Ce qui pourrait être perçu par les Français comme une « instrumentalisation... éloignée de l'hommage aux morts ». S'ils estiment, selon leur point de vue, une telle intention chez les Malgaches, ils peuvent refuser la restitution. Toera n'est pas un simple roi dans la région du Menabe.
Il y a laissé une trace séculaire dans le commun historique et culturel. Un roi qui, selon certaines traditions orales, a été un grand défenseur de l'environnement dont il a su profiter et utiliser pour contrer les envahisseurs. Pour ce faire, l'Etat malgache se doit de faire une demande à l'Etat français.
Comme la loi est applicable sur les restes dont « la date présumée de la mort a eu lieu plus de cinq cents ans au moment du dépôt de la demande de restitution », le crâne du roi Toera remplit parfaitement ces conditions imposées par la France. La loi stipule également le recours à l'analyse génétique en cas d'impasse sur l'identité du défunt. L'adoption de cette loi envisage donc un retour assuré du crâne du monarque du Menabe. Enfin, il pourra être sacralisé entièrement lors du prochain « Fitampoha », parce que ses ossements seront complets.