Les étoiles se sont alignées, les jours favorables au rituel ont été dictés par les astrologues. Cette année, le Fandroana Andriaky s'est déroulé du 7 au 10 décembre dernier, à Vohipeno.
Plus de 1500 personnes ont assisté au rituel. À part les Malgaches, des personnes de différentes nationalités, notamment les Comoriens, Ivoiriens, Congolais, Belges, ont été également présents. Séances de prière, demandes de bénédiction, expositions et chants traditionnels ont animé ces quatre jours de cérémonie. Hormis son aspect culturel, le Fandroana Andriaky est célébré durant la période de la récolte de litchis, mangue, fruit à pain et riz. Les tenants traditionnels et les habitants de la région se réunissent pour exprimer leurs gratitudes à la nature, à Dieu, ainsi qu'aux ancêtres. Les époques se sont succédé, mais la base de la tradition demeure. Un héritage immatériel jalousement conservé par les descendants de Ramakarano, le sultan islamisé fondateur du royaume Antemoro. En effet, la lignée fondée par ce personnage a duré plus de sept siècles. D'après les membres de la grande famille, ce culte a pour optique de consolider les familles qui se sont éparpillées sur la Grande Île.
« C'est un moment d'échange, de partage, de présentation car la plupart des Antemoro migrent vers d'autres villes pour travailler. Alors, le Fandroana est en quelque sorte un rassemblement des peuples », explique Alexandre Rakotoson, un des membres du comité d'organisation. La tradition est la racine ! Apparemment, le groupe humain antemoro n'a pas cassé la branche de l'arbre généalogique. Au contraire, celle-ci se ramifie davantage. Par ailleurs, le Fandroana Andriaky attire aussi bien les pèlerins locaux que les étrangers. Chaque année, l'événement accueille des milliers de touristes. Ainsi, la coutume contribue au développement de la région.