Pour la population, c'est maintenant le retour à la dure réalité. La pression de la lutte pour la survie est plus forte que tous les questionnements concernant la situation politique après l'élection présidentielle.
Ce sont les problèmes de la vie quotidienne qui priment maintenant. Le rappel à l'ordre fait par le pouvoir en place pousse tous les citoyens à entrer dans le rang et à se résigner à suivre les consignes édictées pour avoir une fin de semaine dans le calme. Néanmoins, la crise est toujours présente et elle se ressent dans le panier des ménages malgaches qui continuent de vivre dans la précarité.
L'élection présidentielle a laissé des séquelles dans le moral de l'opinion. Ces deux mois de campagne électorale ont marqué le paysage politique. Ils ont permis de faire prendre conscience de tous les dysfonctionnements du système, mais malgré cela, le système en place a pu se maintenir. La réélection de l'ancien président est un fait et il est en train d'asseoir son pouvoir. Mais ceux qui le soutiennent se rendent compte de la prise de conscience d'une importante partie de la population. Ils sont en train de dissuader tout mouvement de contestation pouvant ternir la cérémonie d'investiture qui aura lieu le 16 décembre prochain.
La pression qui est exercée ne dissipe cependant pas le malaise qui existe. Les conditions de vie des Malgaches sont toujours aussi dures. Les prix des denrées alimentaires s'envolent. Le riz, le sucre et tout ce dont les familles ont besoin sont devenus des produits de luxe. Ne parlons pas de la Jirama, qui, dans beaucoup de localités, fait des siennes. On ne cesse de dire que les Malgaches savent supporter les épreuves les plus dures mais il y a une limite à ce stoïcisme. L'atmosphère sociopolitique actuelle ne semble pas favoriser cette sérénité que les dirigeants veulent faire régner.