À Dubaï, les tractations entre négociateurs et présidence de la COP 28 se sont poursuivies. A la veille de la clôture de l'événement, une centaine de pays, dont ceux de l'Union européenne, dénonce depuis quelques jours « les manoeuvres de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole ».
Dans un courrier à ses membres, l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep) a exhorté, le 12 décembre, les participants à la COP28 à empêcher toute sortie des énergies fossiles. Son secrétaire général, Haitham-al Ghais, aurait demandé à ses membres ainsi qu'à une dizaine de pays alliés comme la Russie et le Mexique de faire tout leur possible pour empêcher tout accord sur la sortie des énergies fossiles. Dans ce message découvert trois jours avant la fin des négociations, le secrétaire de l'organisation parle d'une situation d'extrême urgence, nécessitant une réponse en bloc.
« Bien que les pays membres prennent au sérieux le changement climatique, il serait inacceptable que des campagnes aux motivations politiques mettent en danger la prospérité et l'avenir de nos peuples », a écrit Haitham-al Ghais.
La lettre de l'Opep a provoqué la « colère » de nombreuses délégations de pays impérialistes. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique de France, a par exemple déclaré sa colère et sa stupéfaction. De son côté, la ministre de la Transition espagnole, Teresa Ribera, également représentante de l'Union européenne à la COP, a dénoncé une lettre « répugnante ».
Un nouveau projet d'accord est espéré dans la journée, selon des délégués. « Mais l'espoir de faire adopter un texte historique appelant à la sortie du pétrole, du gaz et du charbon, le jour du 8e anniversaire de l'accord de Paris, semble désormais très improbable ».
Il reste à tenter de trouver une formule susceptible de satisfaire des pays aux vues divergentes. Une minorité de pays producteurs d'hydrocarbures emmenés par l'Arabie saoudite s'oppose à toute formulation ciblant explicitement la principale source de leurs revenus.