Sénégal: Contrôle routier - Le maillage du territoire sénégalais garantit un moindre niveau de corruption (expert)

Dakar — Le maillage du Sénégal avec 29 postes de contrôle routier de véhicules gros porteurs lui garantit un moindre niveau de corruption routière par rapport à certains pays de la sous-région, affirme l'expert routier Malang Faty, en poste à la Direction générale des infrastructures routières et du désenclavement.

« Le Sénégal est le pays le plus maillé en ce qui concerne le pesage [de véhicules gros porteurs] avec 29 postes. Lesquels sont tous connectés, ce qui fait que la corruption est réduite grâce à un suivi qui se fait au niveau de la Direction générale des infrastructures routières et du désenclavement (DGIRD) », a-t-il déclaré.

Malang Faty animait, mardi, une session de formation et de sensibilisation des journalistes sur la préservation du patrimoine routier et l'occupation anarchique des emprises routières.

En dépit des avancées dont il peut se prévaloir dans ce domaine, le Sénégal, comme beaucoup d'autres pays membres de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), demeure confronté à un problème de surcharge à l'essieu, note-t-il.

Il a évoqué « la dernière évaluation du nombre de camions en surcharge sur les corridors communautaires », selon laquelle « sur 175.946 camions pesés, 7743 étaient en surcharge, soit 4% ».

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« Il s'agit d'un bon résultat comparé au Burkina Faso, à la Cote d'Ivoire, au Niger et au Togo dont le pourcentage de camion sen surcharge tourne autour de 15% », a commenté Malang Faty, selon qui la question de la surcharge à l'essieu demeure « un véritable fléau ».

»Elle compromet à terme le développement du transport routier, élément clé des échanges et de l'intégration régionale avec plus de 80% du trafic », a souligné l'expert routier, ajoutant que du point de vue de l'impact de la surcharge à l'essieu, « il y a une réduction sensible de la durée de vie [des routes] avec des besoins précoces d'entretien ».

Il s'y ajoute que la surcharge à l'essieu « a un impact sur les coûts du transport » en entravant leur compétitivité sur les marchés internationaux.

Aussi, Malang Faty invite l'Etat du Sénégal à appliquer le Règlement 14 de l'Union économique et monétaire ouest africaine et son acte additionnel, afin de préserver le patrimoine routier.

Le Règlement numéro 14 de l'UEMOA, datant de 2005, porte sur l'harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l'essieu des véhicules lourds de transport de marchandises dans les Etats membres.

« Les innovations majeures du Règlement 14 sont la nécessité de versement des produits de redevance et des amendes au Fonds d'entretien routier et/ou à l'exploitant, suivant les dispositions arrêtées par chaque Etat membre » de l'UEMOA, a précisé M. Faty.

Dans cette optique, un véhicule mis en cause « peut être saisi et vendu pour récupérer les amendes impayées. Tout produit restant de la vente sera versé dans les caisses du gouvernement », a indiqué Malang Faty.

« Les amendes pour les surcharges additives doivent augmenter par palier, avec l'augmentation des niveaux de surcharge au lieu des taux qui augmentent de façon linéaire », a-t-il conclu.

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