Afrique: COP 28 de Dubaï - Petit geste pour le climat au pays de l'or noir

Il aura fallu ramer mais ils y sont parvenus quand même. Au prix d'une prolongation, les participants à la 23e conférence des parties sur le climat (COP 28) qui se tenait à Dubaï, riches émirats pétroliers du Golfe persique, ont clos leurs travaux mercredi dans la matinée par un compromis.

Mais il aurait fallu pour la présidence émiratie revoir sa copie initiale dans la mesure où certains Etats menaçaient de ne pas apposer leurs signatures sur le document. Ce qui coinçait, c'était surtout la sortie des énergies fossiles dont les pays membres de l'OPEP, l'Arabie saoudite en tête, ne voulaient pas en entendre parler.

Les uns et les autres auront finalement mis un peu d'eau dans leur vin pour parvenir à un compromis jugé historique par l'ONU climat, le pays organisateur et la majorité des parties prenantes qui ont acté une transition vers l'abandon des énergies fossiles. «Bien que nous n'ayons pas tourné complètement la page de l'ère des combustibles fossiles à Dubaï, ce résultat marque clairement le début de la fin», a notamment déclaré au bout de la nuit le patron de l'ONU climat, Simon Stiell.

L'objectif recherché, faut-il le rappeler, c'est la neutralité carbone en 2050. Un objectif qu'il faudrait atteindre de manière ordonnée, juste et équitable pour tenir compte de l'allure à laquelle les différents pays peuvent suivre.

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Pour autant, on aurait tort de penser que le compromis de Dubaï est la panacée pour parvenir à l'objectif ambitieux qui avait été fixé par la COP 21 à Paris qui visait une hausse des températures en dessous de 1,5%, sachant qu'à l'allure actuelle on se dirige tout droit vers un réchauffement d'environ 3 degrés d'ici la fin du siècle. Ce qui serait une catastrophe : fonte des glaciers, disparition de certaines espèces, voire la disparition de certains Etats insulaires qui pourraient être engloutis littéralement par les eaux du fait du réchauffement climatique.

Autant dire que Dubaï n'est qu'une nouvelle étape, certes décisive, mais il y a encore d'énormes sacrifices à faire pour sauver notre planète terre. On comprend d'ailleurs pourquoi à côté de l'emballement des officiels, les ONG intervenant dans le domaine climatique ne se réjouissent pas outre mesure de cette décision qui limite peut-être la casse mais ne règle pas véritablement le problème.

Certains spécialistes estiment d'ailleurs qu'en réalité, si on parle de transition hors énergies fossiles, le pétrole, le charbon et le gaz ont de nouveau gagné à grand renfort de lobbying.

Un autre problème se pose, s'agissant des pays pauvres, notamment africains qui contribuent pour à peine 4% des émissions de gaz à effet de serre mais qui sont les plus touchés par les conséquences des dérèglements climatiques. Un fonds pour les pertes et dommages a été mis en place dès le premier jour du sommet. Mais une chose est de promettre, une autre est de tenir effectivement les engagements qui ont été pris. Et là les précédents cas n'incitent pas à l'optimisme.

Pour tout dire, il faut attendre de voir le service après-vente de l'arrangement climatique de Dubaï pour se faire une idée, la plus juste possible, sur la volonté des Etats parties à trouver une solution à cette catastrophe qui se dessine à l'horizon si rien n'est fait.

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