Guinée: Matoto - La taxe qui divise autorités communales et occupants du marché de Gbessia

13 Décembre 2023

Des services de la commune de Matoto ont fermé plusieurs boutiques et magasin pour dit-on ''non-paiement de taxe de location mensuelle'' au marché Gbessia. Ayant constaté cette fermeture, boutiquiers et étalagistes ont décidé de bouder leur commerce. En grand nombre, ils se sont rendus à la mairie où ils ont été reçus par le financier de la commune en l'absence du maire ce 11 décembre 2023, a constaté Aminata.com à travers un de ses journalistes.

Interrogé, Mamadou Aliou Barry, représentant de la Chambre de commerce Matoto à Gbessia et porte-parole de ces commerçants a dénoncé la démarche et la stratégie des responsables dudit marché.

''Nous sommes venus à la commune, mais le maire est absent. C'est Millimono, service finance, c'est lui qui gère l'affaire des taxes qui nous a reçu. Ce 11 décembre, vers 4 heures du matin, l'administration du marché a fermé une dizaine de boutiques. Nous sommes plus d'une centaine de commerçants concernés par cette affaire. Nous avons beaucoup de taxes à payer, nous demandons à la commune de nous épargner de cette taxe dite de location.

Il n'y a pas de contrat de location entre la commune et nous. Nos magasins appartiennent à des particuliers, mais pour la mairie, tout le marché est un domaine de l'Etat. Il dit que la location dont il parle est le droit d'exercice dans le marché. C'est ça qu'il demande. Donc, il veut dire qu'on doit payer cela. Maintenant, si on devait payer ça, c'est à eux de nous sensibiliser, de nous faire comprendre. Ils ne peuvent pas venir comme ça, avec un papier, et dire que tu vas payer 25 000 ou 30 000'', a-t-il dénoncé.

Pour sa part, Mamadou Millimono, responsable financier de la mairie de Matoto a justifié cette taxe par le fait que le marché appartient à la commune.

''Les gens qui exercent les activités commerciales doivent payer les taxes à la commune. Il se trouve qu'il y a certains endroits dans le marché où les gens pensent qu'ils sont exemptés de ces taxes. Cependant, quand tu es dans une activité commerciale, tu dois payer la taxe professionnelle unique (TPU) et la location stand qui est une taxe communale, payer l'hygiène et salubrité, contrôle qualité. Vu tout ce nombre de taxes, nous avons décidé d'éliminer les moyens importants dans le marché. De ce fait, les commerçants qui sont dans le marché ne payent que la TPU et les taxes journalières 1000 par personne. Les femmes étalagistes payent à travers ce ticket.

Ceux des boutiques payaient avant 2022, 15 milles et ceux dans les conteneurs payaient 10 milles. Mais vu qu'on avait du mal à recouvrir cela, nous avons décidé de mettre tout le monde au même diapason. Chacun paye 1000 francs par jour, mais il y a un groupe qui est venu ici alors qu'il n'a jamais payer de taxe. Ce qu'ils n'ont pas compris, c'est la méthodologie utilisée par le marché. Le maire n'est pas là, quand il revient on va lui faire le compte rendu pour voir qu'est ce qu'il y a lieu de faire'', a-t-il fait savoir.

En attendant qu'un compris soit trouvé, le financier de la commune de Matoto ordonne la réouverture des boutiques.

Le groupe organisé des hommes d'affaires (GOHA International) à travers son président Chérif Mohamed Abdallah Haïdara invite les autorités communales à diminuer les taxes pour les commerçants surtout en cette période où ils ont du mal à s'en sortir.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.