Sénégal: La loi 02-2025 punit la traite de la mendicité - Les coupables passibles «d'un emprisonnement de 2 à 5 ans et une amende de 500.000 à 2 millions de francs CFA...»

14 Décembre 2023

Pourtant, loi 02-2005 réprime sévèrement l'exploitation de la mendicité d'autrui, notamment en son article 03 qui dispose : «Quiconque organise la mendicité d'autrui en vue d'en tirer profit, embauche, entraine ou détourne une personne en vue de la livrer à la mendicité ou exerce sur elle une pression en raison de son âge ou de son état de santé... pour qu'elle mendie ou continue à le faire est punie d'un emprisonnement de 2 à 5 ans et une amende de 500 000 à 2 millions de francs CFA. Il n'y aura pas de sursis à l'exécution de la peine lorsque le délit est commis à l'égard d'un mineur, d'une personne particulièrement vulnérable».

Mais, rien n'y fait. Malgré l'existence d'un arsenal juridique de lutte contre la mendicité, le bilan est décevant. Après les différents programmes de retrait des enfants de la rue déroulés par le gouvernement, notamment depuis l'avènement de la Covid-19, avec plusieurs mineurs remis aux autorités de leurs pays d'origine respectifs dans la sous-région, les artères de Dakar et plusieurs grandes villes (Kaolack, Nioro, Thiès, Mbour...), servant de transit pour Dakar, la destination finale, ne désemplissent pas.

Et quand on se réfère à la réalité et les différents rapports publiés par certaines organisations de défense des droits de l'homme et des organisations syndicales, le mal est plus profond. On peut citer en exemple ceux de Human Rights Watch (Hrw) et la Confédération syndicale internationale (Csi). Le dernier rapport d'activité annuel publié par la Direction de l'Administration pénitentiaire révèle que sur les 36.028 incarcérés au cours de l'année 2014, il y a 1,98% de détenus pour vagabondage et mendicité.

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D'ailleurs, avant-hier, mardi 12 décembre 2023, faisant le bilan de la situation des droits humains au niveau national lors de la célébration de la Journée internationale des droits de l'homme, commémorant les 75 ans de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, des acteurs et partenaires ont relevé les efforts soutenus du Sénégal en matière de textes réglementaires, avec tous les instrument juridiques internationaux (Traités, Chartes, Conventions, Protocoles). Seulement, reconnaissent-ils, notre pays traine des lacunes dans leur application.

Et la mendicité, notamment des enfants dans les rues, est un «visage» de ces échecs à l'effectivité du respect de ces droits humains. En attendant de distinguer les vrais des faux mendiants, les dispositions réglementaires en vigueur de lutte contre la traite des êtres humains ne produisent pas encore les résultats escomptés.

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