Afrique Centrale: Zone Cémac - La croissance économique stagne

Le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) dans la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac) en 2023 connaît une nette régression à 2,2 %, contre 2,8% en 2022. Au plan sous-régional, d'après la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC), cette baisse est principalement dûe au recul plus important de l'activité pétrolière, soit -2,7% en 2023, contre -0,7% en 2022.

L'évaluation de la situation économique dans la sous-région a été faite par le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale, lors de sa quatrième réunion virtuelle ordinaire, la dernière de l'année, tenue le 12 décembre. La rencontre a été une occasion pour le CPM d'examiner l'évolution récente de la conjoncture économique et les perspectives macroéconomiques, tant au niveau international que sous-régional.

Selon le gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli, l'année 2023 a été éprouvante pour l'économie mondiale en raison du choc inflationniste consécutif au conflit russo-ukrainienne qui a entraîné le ralentissement de la demande et le durcissement des conditions financières mondiales. Une conjoncture qui, d'après lui, a eu une incidence sur le cadre macroéconomique de la Cémac.

« Au niveau sous régional, cela s'est remarqué selon nos prévisions par une croissance économique qui baisserait de 2,8 % en 2022 à 2,2 % en 2023 du fait essentiellement du repli de l'activité pétrolière; une inflation toujours persistante à 5,6 % en 2023 comme en 2022, succinctement au relèvement du prix du carburant dans certains pays de la sous-région; un excédent du sol budgétaire qui diminuerait de 2,4 % du PIB en 2022 à 1,7 % du PIB en 2023; un déficit du compte courant qui représente 13,2 % du PIB en 2023 contre un excédent de 5,9 % du PIB en 2022 », a expliqué le gouverneur.

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La masse monétaire, quant à elle, connaît une augmentation de 9,2 % contre 13,5 % en 2020 et enfin une baisse des réserves de change de 4,95 mois d'importations des biens et services en 2022 à 4,12 en 2023 a poursuivi le gouverneur.

S'agissant du taux de couverture extérieure de la monnaie, le CPM a indiqué qu'il reviendrait à 71 % contre 73 % l'année dernière. Au regard de ces évolutions, les communautés politiques monétaires ont décidé de maintenir inchangé l'ensemble des objectifs de politique monétaire, à savoir le taux d'intérêt des appels d'offres à 5 %, le taux de la facilité de prêt marginal à 6,15 %, celui du taux de la facilité de dépôt à 0 %, et les coefficients de réserves obligatoires restent également inchangés à 7 % sur les exigibilités à vue et 4,5 % sur les exigibilités à terme.

Durant cette rencontre, le CPM a également analysé la stratégie actuelle de gestion de la liquidité dans la Cémac. Il a, à cet effet, autorisé la BEAC à émettre des bons sur des maturités comprises entre quatorze et vingt-huit jours afin d'accélérer la résorption de l'excès de liquidité bancaire sur le très court terme et mieux monitorer son évolution.

Enfin, la situation communautaire est tributaire du contexte international. Au plan international, l'activité économique mondiale devrait ralentir en raison des contre-performances du secteur manufacturier dans les économies avancées, de la faiblesse du secteur immobilier en Chine et du durcissement des conditions monétaires dans la plupart des économies avancées et émergentes.

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