L'enquête ressortissant à l'assassinat du journaliste camerounais Martinez ZOGO connait un nouveau développement nouveau, mais qui était prévisible, au vu des événements survenus il y a deux semaines, et qui ont failli aboutir à la libération provisoire du milliardaire Jean Pierre AMOUGOU BELINGA, le présumé commanditaire de l'assassinat de notre confrère, et de Maxime EKO EKO le patron des services secrets du Cameroun.
Dans l'apres- midi d'hier, un décret du président de la République, Paul BIYA, désigne de nouveaux magistrats au tribunal militaire de Yaoundé, pour prendre en charge le dossier du journaliste assassiné. Le texte ne précise cependant pas le sort qui échoit désormais au précédent juge d'instruction, le lieutenant- colonel Florent Aimé SIKATI qui avait ordonné la libération de deux des principaux accusés, avant de revenir sur sa décision , dit- on, suite à des pressions exercées par un très haut responsable de la présidence de la République, et par le ministre de la Défense, Joseph Beti ASSOMO.
Le décret du président de la République a été lu mercredi à 17h sur les ondes de la CRTV, la radio d'État du Cameroun. Le lieutenant - colonel Pierrot Narcisse NDZIE est nommé vice-président du tribunal militaire, cumulativement avec les fonctions de juge d'instruction. Des charges identiques à celles du juge Aimé Florent Sikati, dont il n'est pas toutefois précisé qu'il est limogé ou appelé à d'autres fonctions.
Un vide ( administratif ) qui a laissé libre cours à toutes sortes d'interprétation du décret du président de la République, chaque juriste y allant de sa sensibilité. Il est cependant évident pour le grand nombre, qu'au-delà de ce pugilat des juristes sur les réseaux sociaux, le juge Florent Aimé SIKATI a été dessaisi de l'enquête sur l'affaire Martinez ZOGO. Selon l'un des avocats de Jean-Pierre AMOUGOU BELINGA, aucune spéculation n'est plus permise.
Selon lui, la volonté d'éloigner le juge SIKATI du dossier, est " claire ". Le dernier acte posé par ce juge d'instruction dans ce dossier restera donc la très controversée ordonnance de remise en liberté qu'il a signée le 1er décembre dernier, au bénéfice des prévenus Jean-Pierre AMOUGOU BELINGA et Maxime EKO EKO. Il paye ainsi le prix d'une décision prise sans aval de sa tutelle.
Le tsunami emporte aussi le directeur de la Justice militaire qui chapeaute cette juridiction. Il a été remplacé, contrairement au commissaire du gouvernement, Cerlin BELINGA qui reste en poste.
Selon plusieurs magistrats militaires, le juge SIKATI ne pouvait plus poursuivre son aventure dans l'enquête sur l'assassinat du journaliste Martinez ZOGO, " après avoir créé un vrai malaise et embarrassé au sein du tribunal militaire de Yaoundé ". L'instruction sera- t- elle reprise à zéro ?