Afrique: Plaidoyer pour la participation des femmes dans les processus de paix et l'approfondissement de leur inclusion

4ème Forum africain de haut niveau sur les femmes, la Paix et la Sécurité qui s'est ouvert ce mercredi 13 décembre au siège de l'Union Africaine (UA) à Addis-Abeba.
14 Décembre 2023

 « Renforcer la participation et le leadership des femmes dans les processus de paix et de sécurité ». C'est le thème du 4ème Forum africain de haut niveau sur les femmes, la Paix et la Sécurité qui s'est ouvert ce mercredi 13 décembre au siège de l'Union Africaine (UA) à Addis-Abeba.

Ce forum placé sous la direction de Mme Sahle-Work Zewde, présidente de la République Fédérale d'Ethiopie est organisé par le Bureau de l'envoyée spéciale de l'Union Africaine pour les femmes, la paix et la sécurité.

L'un des objectifs majeurs de cette rencontre est de tirer les enseignements des expériences personnelles d'éminents dirigeants sur les moyens d'améliorer l'inclusion des femmes, en mettant l'accent sur ce qui doit être fait différemment dans le continent.

Mme Bineta Diop, Envoyée spéciale du Président de la Commission de l'Union Africaine pour les Femmes, la Paix et la Sécurité a félicité le Président de la Commission de l'Union Africaine, Moussa Faki Mahamat d'être le champion de la « masculinité positive » en portant le combat des femmes.

Mme Diop estime que la question des femmes est devenue une réalité même si « nous avions rêvé que cet agenda soit au cœur de la Commission de l'UA. Nous voyons les pages jaunes que nous sommes en train de réaliser sous son leadership », a-t-elle déclaré.

Ces femmes leaders veulent se constituer en bouclier pour maintenir la paix et la sécurité en Afrique.

Selon Mme Awa Ndiaye Seck, Représentante Spéciale d'ONU Femmes auprès de l'UA et de la CEA, il est important de reconnaitre la force inébranlable dont les femmes du continent font preuve face aux défis des conflits ainsi que le rôle qu'elles jouent dans la promotion de la paix et de la stabilité dans la région.

Devant cet état de fait, vivant dans un continent confronté à des conflits, poursuit-elle, l'état actuel de la paix et de la sécurité est caractérisé par des défis nouveaux et croissants tels que la violence, les troubles politiques, les conflits liés aux ressources, le changement climatique et les déplacements durables.

Dans ce contexte, Mme Seck d'affirmer que la mise en œuvre du Programme Femmes, Paix et Sécurité devient de plus en plus impérative.

La Présidente Sahle-Work Zewde l'a rejoint dans la même perspective. Elle atteste qu'il est grand temps que « nous nous rassemblions et transformions de simples promesses en politiques concrètes ».

A l'en croire, du fait que la majorité des électeurs soit des femmes, nous demandons aux hommes de trouver les moyens de prendre les choses en main.

C'est pour cette raison que M. Moussa Faki Mahamat estime qu'il reste beaucoup à faire étant donné que le visage des conflits et surtout des victimes, est celui des femmes.

Abdourahmane Wone d'Amani Radio le rejoint en déclarant que « si chaque homme voyait en chaque femme sa mère, sa sœur ou sa fille, il y'aurait moins de violence faite aux femmes et aux filles ».

La solidarité entre femme, un plié dans le processus de paix et de sécurité

Ces championnes de la paix et de la sécurité veulent construire une solidarité avec les mouvements de femmes afin d'obtenir davantage de résultats au niveau national et régional.

A cet effet, Catherine Samba Panza, ancienne Présidente de la République Centrafricaine se désole de la lutte des femmes africaines pour leur survie particulièrement dans les zones de conflits qui est, selon elle, une triste réalité.

Au sein des communautés, les femmes meurtries dans leur chair, prennent des initiatives de réconciliations et de reconstructions au niveau local et national pour pouvoir vivre en paix et en sécurité, ajoute-t-elle.

Mme Samba Panza indique que leurs innombrables initiatives menées de manière disperser et sans concertation sont peu soutenus.

Ainsi, elles ont du mal à travailler en synergie comme elles l'auraient souhaité. C'est pourquoi, la voix des femmes ne fait pas souvent échos.

La résolution 13/25 du Conseil de sécurité de l'ONU reconnait l'impact disproportionné et unique des conflits armés sur les femmes et les filles. C'est dans cette optique qu'elle a instamment demandé l'adoption d'une perspective sexo-spécifique pour prendre en compte les besoins des femmes et des filles pendant les conflits et la reconstruction après les conflits.

Dès lors, elle assure que les principaux axes d'intervention dans la résolution 13/25 que sont la participation, la prévention, la protection et le relèvement ne peuvent être efficaces sans le 5ème  pilier qu'est la solidarité.

Dans la même foulée, Marie-Madelaine Kalala, ancienne Ministre des Droits de l'Homme de la RDC et Présidente du Comité des sages de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale) y rajoute qu'en toutes circonstances, la solidarité entre femme revêt une importance capitale, tant au niveau africain que régional et mondial.

En République Démocratique du Congo, elle assure que les femmes ont réussi à élaborer collectivement un cahier des charges, unissant leurs voix pour exprimer leurs recommandations d'une seule voix pour mettre fin aux conflits.

Parallèlement, Joyce Hilda Banda, ancienne Présidente de la République de Malawi et membre du groupe des sages de la SADC (Communauté de développement d'Afrique australe) a porté un discours percutant à l'honneur des femmes.

Selon elle, il est temps de reconnaitre et de placer légitimement les femmes dans les rôles qu'elles méritent. L'inclusion est impérative, atteste-t-elle.

(Envoyée spéciale à Addis-Abeba)

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