Congo-Kinshasa: Présidentielle 2023 - L'opposition toujours en mode dispersé

Il n'y aura pas de candidat commun de l'opposition qui se présentera aux urnes, le 20 décembre, en ordre dispersé, comme autrefois en 2018. C'est, en tout cas, ce que renvoient les signaux actuels au regard du positionnement des uns et des autres.

À quelques encablures de la fin de la campagne électorale, le fameux candidat commun de l'opposition se fait toujours désirer. Les récents conciliabules de l'Afrique du Sud, où les représentants d'une frange des leaders de l'opposition s'étaient réunis, n'ont pas fait avancer la cause. Quand bien même le Programme commun en vue des élections du 20 décembre fut adopté par les délégués de Denis Mukwege, Moïse Katumbi, Delly Sesanga et Matata Ponyo (à l'exception de celui de Martin Fayulu), l'on est encore loin d'atteindre le bout du tunnel.

Ces opposants n'ont donc pas pu trouver de compromis pour se ranger derrière un seul candidat. Ce fût un mauvais présage qui prédispose l'opposition à un émiettement des voix. Une situation qui favoriserait le président sortant dans un scrutin à un seul tour où tout éparpillement des voix serait fatale pour l'opposition. Les choses s'étaient compliquées par la suite lorsque Moïse Katumbi a pu rallier à sa cause Matata, Kikuni, Diongo et Sessanga, au point d'imposer son leadership dans une plateforme où les jeux sont loin d'être clairs.

En somme, Moïse Katumbi aura joué au forcing, au grand dam d'autres leaders de l'opposition qui estiment avoir été roulés dans la farine. Certains d'entre eux soupçonnent même le richissime homme d'affaires d'avoir marchandé ces ralliements, moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes.

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Qu'à cela ne tienne. Une chose est sûre, c'est que la démarche amorcée en Afrique du Sud n'aura été qu'une perte de temps et d'énergie pour une opposition qui, visiblement, ne semble pas maîtriser les enjeux.

Outre Katumbi qui se présente comme le challenger principal au président sortant, le tandem Fayulu-Mukwege pourrait jouer les trouble-fêtes en fragilisant l'opposition s'il s'en tient à aller jusqu'au bout de la logique. Ce qui ferait pencher la balance du côté de Félix Tshisekedi.

À quelques jours du scrutin, on risque de se retrouver avec une opposition à trois têtes : Katumbi-Fayulu-Mukwege, le reste des candidats étant considéré comme des menus fretins sans base électorale certaine. Dans une telle configuration électorale, il est clair que le chemin sera balisé afin que Félix Tshisekedi rempile pour un second mandat.

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