Congo-Kinshasa: Campagne électorale pour la présidentielle - Grand Kasaï, Moïse Katumbi jette l'éponge

14 Décembre 2023

Moïse Katumbi, candidat numéro 3 à la présidentielle du mercredi 20 décembre 2023 a décidé, selon les termes de son communiqué, de suspendre momentanément sa campagne électorale à l'abordage de l'espace Grand Kasaï.

La raison avancée pour justifier cette option est liée aux incidents ayant émaillé son meeting dans la ville côtière de Muanda, dans la province du Kongo Central. Alors qu'il accuse le pouvoir en place d'avoir instrumentalisé des jeunes-gens pour perturber sa campagne électorale à coups de projectiles, le gouverneur du Kongo Central par contre impute cette situation explosive à la garde rapprochée de Katumbi, coupable selon lui d'avoir fait usage des balles de sommation pour intimider des jeunes hostiles à leur héros.

Une « suspension » sans surprise Nombre d'analystes politiques affirment n'avoir pas été surpris par le jet d'éponge du président d'Ensemble pour la République, qui paraissait au bord de l'essoufflement depuis plusieurs jours, suite à son manque d'ancrage dans plusieurs aires géo-politiques et linguistiques du pays, où il est fiché comme le pion du président Kagame du Rwanda, Paul Kagame, parrain des terroristes du M23, qui sèment mort et désolation dans cette partie de la République, sur fond de pillage systématique des ressources naturelles nationales, mais aussi à cause de sa congolité douteuse, qui le fait passer pour un présidentiable prêt à vendre la patrie au plus offrant.

S'agissant particulièrement du Grand Kasaï, point n'est besoin de rappeler que est le fiel naturel du candidat numéro 20, Félix Antoine Tshisekedi, qu'il a hérité de son père, Etienne Tshisekedi d'heureuse mémoire. Moïse Katumbi savait, mieux que quiconque, qu'une aventure à Kananga, Tshikapa ou Mbuji-Mayi allait se solder par un fiasco plus retentissant que celui qu'il avait récolté, le samedi 09 décembre, à la Place Sainte Thérèse, dans la commune de N'Djili, à Kinshasa, et au terrain Damar de Matadi, dans la province du Kongo Central, le lundi 11 décembre.

Une chose est certaine : si Moïse Katumbi avait osé organiser des meetings à Kananga, Tshikapa ou Mbuji-Mayi, il allait y laisser ses plumes, en termes d'impopularité, avec des stades ou places publiques vides. D'aucuns pensent que la démonstration de force de Félix Antoine Tshisekedi à Mbuji-Mayi, le mardi 12 décembre, lui a apporté suffisamment d'éléments d'appréciation sur son incapacité à faire plus ou autant.

C'est archiconnu chez les sportifs que ce n'est pas le plus fort qui déclare forfait avant la compétition mais le plus faible, pour s'épargner les effets collatéraux d'une défaite humiliante sur un terrain, un ring ou un tatami, selon la discipline sportive. Il est paradoxal de noter, dans le chef de Moïse Katumbi, qu'il s'autoproclame futur vainqueur de l'élection présidentielle alors qu'il peine à convaincre les Congolaises et Congolais au sujet de la panoplie des « miracles » qu'il va accomplir en cinq ans de mandat. Le fair-play aurait dû inspirer au candidat numéro 3 l'aveu de son impuissance face à la machine électorale du candidat numéro 20.

Quel sort pour le Grand Bandundu ?

La question que se posent nombre d'observateurs, à la lumière du refus de Moïse Katumbi d'affronter l'électorat du Grand Kasaï, est celle de savoir s'il va prendre le risque de se présenter dans le Grand Bandundu, et plus précisément dans des cités telles que Bandundu/ville, Bulungu, Bagata et Masimanimba ( terres de Fayulu), Kikwit et Idiofa (forteresses de Muzito), Kenge (fief du patriarche Mboso, un des inconditionnels du numéro 20). L'opinion nationale ne serait pas étonnée d'apprendre que, pour de vraies-fausses raisons de sécurité, ces étapes ont également été annulées.

Sans pour autant prédire la défaite de Moïse Katumbi dans les urnes,force est d'admettre que sa campagne électorale est pleine de « poches noires » au regard de la cartographie électorale du pays.

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