Après des discussions et âpres négociations qui ont duré toute la nuit, les participants et les têtes pensantes à la COP28 à Dubaï ont pu aboutir in extremis à un accord que beaucoup qualifient d'historique, mais que d'aucuns trouvent encore « édulcoré », portant sur la « transition vers l'abandon des combustibles fossiles ».
L'abandon des combustibles fossiles, aussi progressif soit-il, ne sera pas encore pour demain. Le rideau est tombé sur la COP28 qui s'est tenue à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis, sur une note d'amertume, notamment du côté des pays qui avaient espéré un texte contenant des dispositions bien précises sur l'abandon des énergies fossiles : pétrole, charbon et gaz, responsables à eux seuls de 80% des émissions de gaz à effet de serre.
Mais hier, au lieu d'une démarche précise vers une véritable « sortie » des énergies fossiles, l'accord publié peu avant la dernière plénière de la COP28 parle de « transition hors » des énergies fossiles visant l'horizon 2050 pour la neutralité carbone. La différence est subtile entre ces deux affirmations où chaque mot est pesé. Il faut dire que le premier projet de texte, sorti lundi soir, a suscité colère, déception et consternation chez les représentants de nombreux pays, car jugé « trop faible », ne contenant pas de dispositions claires sur l'abandon des combustibles fossiles.
Les négociations ont eu lieu dans une atmosphère où le bloc composé des partisans d'une formulation beaucoup plus ambitieuse de ce texte (comme les petits Etats insulaires, l'Union européenne, les pays d'Amérique du Sud et la majorité des pays en développement, faisait face aux pays producteurs de pétrole qui eux, résistaient à toute éventualité d'abandon des énergies fossiles.
Le texte final, tant attendu, bilan mondial de l'Accord de Paris, est cependant parvenu à rapprocher ces deux positions opposées, qualifiant ainsi ce texte d'historique car aborde pour la première fois cet abandon progressif des énergies fossiles, avec comme objectif le maintien du réchauffement de la planète en dessous de 1,5°C. La trajectoire actuelle, à titre de rappel, est de 2,9°C !