Dans son adresse à la Nation, à l'occasion du 63e anniversaire de l'accession de notre pays à l'indépendance, le président de la transition, Ibrahim Traoré, a annoncé une intensification des combats contre les groupes armés terroristes, et ce, à travers la réorganisation en cours de l'armée.
Dans le même temps, il a pris le soin de tendre la main aux « égarés » qui ont pris les armes contre leur patrie à qui il demande de rentrer dans la République avant qu'il ne soit trop tard. Personnellement, j'ai apprécié une telle approche qui consiste à donner la possibilité à nos compatriotes qui ont rejoint le camp de l'ennemi, de se repentir.
C'est une bonne chose en soi. Car, souvent, certains, on le sait, ont été endoctrinés pour être embarqués malgré eux. Et parmi ces gens-là, certains veulent revenir mais ont peur de ce qui pourrait leur arriver. Ils craignent pour leur vie.
Mais avec la dernière sortie du chef de l'Etat, ils peuvent se rassurer qu'ils retrouveront la place qui est la leur dans la société s'ils acceptent de déposer les armes pendant qu'il est encore temps. En tout cas, plus tôt ils le feront, mieux cela vaudra. Car, la vie qu'ils mènent en brousse est loin voire très loin d'être enviable. Quoi donc de plus normal que de revenir vivre auprès des siens et partager avec eux les moments de peine et de joie ?
Quoi de plus normal pour un jeune de cultiver la paix dans son pays dans l'espoir d'un avenir meilleur ? Donc, déposez les armes et revenez pour qu'ensemble, l'on puisse construire un Burkina prospère où il fera bon vivre. Il y va de l'intérêt de tous. Car, comme on aime à le dire, nul n'a d'avenir dans un pays qui n'en a pas un.
Le Burkina qui, pendant longtemps, était présenté comme un havre de paix dans un monde de turbulences, peut le redevenir si les uns et les autres, au nom de l'intérêt général, acceptent de se surpasser. Autrement dit, nous pouvons faire de notre pays ce que nous voulons qu'il soit.
Il ne sert à rien de nous entretuer là où il suffit de dialoguer pour trouver des solutions
Cela dit, les moments difficiles que nous vivons, doivent nous permettre de mieux envisager l'avenir avec beaucoup plus d'optimisme. Nous avons intérêt à sauver notre patrie en feu non seulement pour nous-mêmes mais aussi pour la postérité.
Si nous ne le faisons pas, nous risquons de répondre, un jour, devant le tribunal de l'Histoire puisque nos enfants et petits-enfants nous demanderont des comptes. Voyez-vous ? Il ne sert donc à rien de nous entretuer là où il suffit de dialoguer pour trouver des solutions aux problèmes que pourraient soulever les uns et les autres.
C'est pourquoi dans le combat qu'elles mènent inlassablement contre les terroristes, j'invite les autorités à garder la porte ouverte pour ceux de nos compatriotes qui, ayant compris qu'ils se sont engagés sur un chemin périlleux et sans avenir, souhaiteraient retourner à la maison.
Et je suis sûr que ceux qui viennent d'ailleurs pour nous attaquer, finiront par baisser les armes s'ils ne bénéficient plus de soutiens des ansars, c'est-à-dire des locaux. Ils ne pourront pas tenir. Et nous n'en demandons pas plus pour pouvoir reconquérir l'intégralité du territoire de notre pays.