La secrétaire d'État américaine adjointe chargée des affaires africaines était de passage à Niamey cette semaine. Molly Phee explique que l'administration américaine est prête à reprendre sa coopération avec le pays, mais sous conditions.
Un peu plus de deux mois, c'est le temps qu'il aura fallu aux États-Unis pour dessiner les conditions d'une reprise de leur coopération militaire et de développement avec le Niger. Il serait exagéré de parler d'empressement, mais c'est deux semaines de moins qu'il en a fallu au département d'État pour dire que la prise du pouvoir par le CNSP le 26 juillet dernier était un coup d'État.
À Niamey, Molly Phee a rencontré le Premier ministre et plusieurs membres du gouvernement du CNSP. La principale condition d'une reprise de la coopération, c'est l'annonce d'un délai pour une « transition rapide et crédible » devant déboucher sur « un gouvernement démocratiquement élu ». Les militaires proposent une période de transition de trois ans maximum avant de rendre le pouvoir aux civils. Sa durée sera fixée par « un dialogue national » convoqué incessamment.
La diplomate américaine explique aussi qu'il est convenu d'arriver à une solution satisfaisante pour l'ancien président soutenu par les États-Unis Mohamed Bazoum, pour sa famille et les membres de son gouvernement, toujours séquestrés. Molly Phee encourage le CNSP à négocier avec la Cédéao, qu'elle appuie, pour la levée progressive des sanctions.
Les États-Unis veulent être un bon partenaire pour le Niger, dit-elle, mais le Niger doit être un bon partenaire pour les États-Unis. Jusqu'ici, le Niger a été essentiel pour la lutte contre le jihadisme dans la région, notamment à partir de la base aérienne américaine d'Agadez.