Dakar — Les cancérologues et spécialistes de la médecine physique en congrès à Dakar ont plaidé pour la mise en place de stratégies de prévention mais aussi l'optimisation des traitements des cancers.
»A la fin de ce congrès un document de réflexion sera mis sur la table en mettant l'accent sur les stratégies de prévention. Nous allons beaucoup insister sur la prévention des cancers mais également sur les traitements c'est à dire comment faire pour optimiser les traitements et les sécuriser », a souligné Professeur Ahmadou Dem, chirurgie-cancérologue.
Il s'exprimait en marge du congrès conjoint de la Société sénégalaise de cancérologie (Sosecan) et de la Société sénégalaise de radiothérapie et de médecine physique (SORP) ouvert mercredi à Dakar sur le thème principal "L'innovation en cancérologie".
Pour l'enseignant à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar et chef de service cancérologie de l'hôpital Dalal Jamm, »c'est un congrès qui réfléchit sur les innovations en termes de traitement mais aussi en termes de prévention".
Selon lui, »le traitement de ces cancers pose un véritable problème financier. Donc c'est toute cette réflexion qui va être agitée avec des spécialistes sénégalais, des spécialistes d'organes et des spécialistes venus aussi des pays africains mais aussi des occidentaux".
"Nous allons soumettre cette réflexion aux décideurs pour améliorer la prise en charge des cancers. Pour la chimiothérapie, il y a une bonne gamme de médicaments qui sont gratuits mais il y a aussi des traitements qui sont innovants qui sont très efficaces mais très onéreux", a-t-il ajouté.
Ce congrès va permettre, selon le cancérologue, »de proposer à l'Etat des pistes pour permettre de rendre ce traitement efficace contre les cancers ».
»Les traitements innovants vont concerner la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie mais surtout les thérapies ciblées. Ce sont de nouvelles molécules qui permettent de personnaliser le traitement", a t-il dit.
"C'est un problème de santé publique. Et dans nos pays il faut qu'on essaie de rendre le traitement accessible que cela soit la chimiothérapie, la radiothérapie mais également les traitements chirurgicaux", a ajouté le chirurgien.
L'enseignant-chercheur a loué »les efforts de l'Etat qui a rendu la chimiothérapie gratuite".
Actuellement, a-t-il noté, »une bonne partie de la chimiothérapie est accessible mais il y a des efforts à faire au niveau de la prévention ».
»Il faut qu'on ait un plan de lutte contre le cancer. Lequel plan va permettre de faire la prévention pour dépister les cancers parce que dans nos pays où les ressources sont limitées il est beaucoup important de mettre le focus sur la prévention des cancers », a t-il soutenu.
Dans ce sillage, le Professeur Mamadou Moustapha Dieng, oncologue radiothérapeute et secrétaire général de la société d'oncologie et de radiothérapie a pour sa part indiqué que le Sénégal figure parmi »les premiers pays à disposer de cette technologie qu'est la radiothérapie ». »Donc, il était question de faire le point sur notre technique ».
Il a expliqué cette organisation conjointe par le but d'apporter »un pas dans la lutte contre le cancer en général ».
»Nous n'avons qu'une seule alternative qui est d'améliorer les soins qui sont prodigués aux malades d'une part et d'autre part améliorer la connaissance de la maladie par les populations », a t-il dit.
»En 2017, nous n'avions aucune structure capable de prendre en charge correctement le cancer. Actuellement nous sommes à cinq structures fonctionnelles », a t-il souligné.
Ce congrès qui se poursuit jusqu'au 15 décembre va également débattre des sous thèmes comme »les cancers gynécologiques », »les soins palliatifs en cancérologie », »la cicatrisation », »la classification moléculaire des cancers », »l'accessibilité financière des soins en oncologie » et »le cancer du sein et la grossesse ».