Thiès — Le secrétariat technique chargé du contenu local dans le secteur des mines a présenté, mercredi à Thiès, la nouvelle plateforme électronique du Comité national de suivi du contenu local (CNSCL), devant servir d'espace de mise en relation entre les compagnies minières et les fournisseurs.
La première version de cette plateforme qui se veut "évolutive", a été présentée, lors d'un atelier organisé dans la ville de Thiès.
Cette plateforme à l'adresse www.cnscl.sn, sera le réceptacle des appels d'offres et appels à manifestation d'intérêt des compagnies minières.
Elle présente deux profils d'utilisateur, dont l'un est réservé aux "donneurs d'ordre", à savoir les sociétés titulaires de titres miniers, ceux qui peuvent donner des marchés, les cimenteries, les sous-traitants.
Le second profil est celui des prestataires et fournisseurs, qu'il s'agisse d'entreprises de droit sénégalais ou d'entreprises étrangères.
Au premier semestre de chaque année, les entreprises devront y publier leur plan de passation de marché de l'année suivante, afin que les entreprises prestataires "ne soient pas prises au dépourvu", a expliqué Virginie Seck, qui présentait l'outil au nom de la société conceptrice.
Des droits d'abonnement à cette plateforme sont prévus, avec un taux arrimé au chiffre d'affaires. Seules les entreprises inscrites peuvent y publier ou répondre à des appels d'offres, a-t-elle expliqué.
Le contenu local vise à optimiser les retombées du secteur minier, a expliqué Ibrahima Guèye, secrétaire général du ministère des Mines et Géologie. Ces dernières années, il a été constaté qu'une bonne partie du contenu local - salaires, approvisionnement de biens et services - était "accaparée" par les entreprises étrangères, a dit M. Guèye.
La nouvelle politique de contenu local vise à "réduire le gap", voire inverser la tendance, en permettant aux entreprises locales de gagner des parts de marché plus significatives dans le secteur minier.
Cela permettrait ultérieurement d'arriver à une structuration de l'économie, grâce à une industrialisation, qui devrait être plus porteuse d'emplois, de plus-value et de croissance.
L'objectif est de favoriser un transfert de compétence et de technologie.
Citant le bulletin annuel 2021 du CNSCL, il a noté que le contenu local est chiffré à 1 400 milliards de FCFA, dont 70% avaient été captés par des sociétés étrangères.
Cette configuration concerne surtout les mines industrielles, a-t-il détaillé en relevant que la tendance est inversée, s'agissant des carrières qui emploient davantage de fournisseurs locaux qu'étrangers.
L'objectif fixé par le secrétariat technique est d' arriver à 50% de contenu local capté par les entreprises sénégalaises , d'ici à 2030, avec la possibilité d'aller au-delà, selon Ibrahima Guèye.
Interpellé sur la partition attendue des autorités administratives, l'adjoint du préfet de Thiès Diadji Guèye, a annoncé que le gouverneur prendra un arrêté fixant les biens et services concernés par le contenu local dans la région, en se basant sur une situation qui lui sera faite, et qui sera inspirée de la liste présentée lors de cet atelier.