Au moins 75 ex-combattants ont déjà été réinsérés dans leurs communautés respectives dans la zone de Beni depuis le 24 novembre 2023 dans le cadre du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (PDDRC-S).
Ce projet de six mois est soutenu par la MONUSCO dans le but de réduire les actes de violence et, plus largement, de contribuer au processus de restauration de la paix dans le pays.
Financé par le Fonds de cohérence pour la stabilisation, le projet est exécuté par l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Il offre de l'emploi aux ex-combattants ainsi qu'aux personnes à risque (principalement des femmes et des jeunes) recrutées au sein de la communauté.
« Pour chaque ex-combattant réinséré et recruté pour le projet, le programme prend deux membres de la communauté. Ces gens seront inclus dans des projets de travaux manuels comme le cantonnage routier, le déblayage des avenues, le curage des caniveaux, l'entretien des stades, parkings, marchés, ronds-points, etc. », explique Michael Nolet de l'unité Stabilisation de la MONUSCO à Beni.
La MONUSCO exhorte les groupes armés à saisir la main tendue du gouvernement pour contribuer à la restauration de la paix dans l'est de la RDC.
Selon Tim-Césaire Guémou, chef de programme de ce projet-pilote pour le compte de l'OIM, « ce projet consiste à faciliter le retour des ex-combattants et à les réinsérer dans leurs communautés d'origine pour que le but final soit leur réintégration au milieu de nos différentes communautés et ainsi apporter la paix ».
Le PDDRC-S exprime sa satisfaction à l'égard de ce projet qui bénéficiera à environ 1200 personnes. Clovis Munihire, coordinateur provincial au Nord-Kivu, est convaincu que ce programme contribuera à stabiliser la région. Il souligne que ce n'est pas seulement destiné aux ex-combattants, mais également aux personnes à risque, tels que les jeunes et les femmes. Il ajoute : « Ce programme nous aidera non seulement à réintégrer les ex-combattants qui ont volontairement rendu leurs armes, mais aussi à soutenir les communautés à la base ».
Un mécanisme a ainsi été mis en place pour l'autonomisation à long terme des bénéficiaires. Pendant la durée du projet, ils vont recevoir 70% de leur salaire. Les 30% restants leur seront remis après le projet afin de leur permettre de s'organiser en groupes pour lancer des activités durables et à long terme telles que l'élevage, la boulangerie, l'élevage, la maçonnerie et d'autres métiers.
« Avec ça, nous restons convaincus qu'ils auront une source de revenus et de quoi subvenir à leurs besoins, pour se mettre à l'abri de toute tentation de retourner dans les groupes armés », rassure Julien Lunga Shutshe, chargé de communication, sensibilisation et médias au PDDRC-S/Beni.
Ce projet de stabilisation dispose d'un budget total de six millions de dollars répartis entre trois provinces : Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri.