Daouda, un jeune de 16 ans amputé du pied gauche, vit actuellement à Diffa, au Niger, avec ses parents. Ils ont dû quitter la ville de Damasak, au Nigéria, en raison de l'escalade du conflit armé dans la région du bassin du Lac Tchad, et ont trouvé refuge à Diffa en 2021.
« C'était impossible pour nous de rester à Damasak. » affirme le père de Daouda. La ville, située à proximité de la frontière du Niger, a été la cible de multiples attaques. Ces attaques ont forcé les populations à fuir en direction de Maiduguri ou vers Diffa au Niger. C'est le cas de la famille de Daouda.
Avant de rentrer dans leur pays d'origine, le père décide d'envoyer Daouda à Gourka, un village voisin de Damasak, afin qu'il puisse poursuivre ses études coraniques. C'est au cours de ce périple que Daouda subit une blessure à la jambe en jouant avec des amis. Au fil des mois, la blessure s'est aggravée, et les médecins ont conclu qu'une amputation de la jambe était nécessaire pour sauver sa vie.
« C'est mon destin »
Après avoir appris que sa jambe devrait être amputée, la seule réponse de Daouda a été : "C'est mon destin." Bien qu'il regrette les moments où il était entièrement autonome, Daouda ne s'acharne pas sur son sort, mais fait preuve d'une résilience exceptionnelle.
« Il m'arrive parfois de repenser à l'époque où je pouvais tout faire seul, mais je ne désespère pas. C'est Dieu qui a voulu les choses ainsi, et lui seul sait pourquoi cela m'est arrivé. »
Pendant 2 ans, Daouda se résigne à accepter son sort, tandis que son père s'efforce autant que possible de lui fournir les soins nécessaires.
« J'étais à bout de souffle et sans espoir.» nous dit-il lors de notre rencontre.
Une nouvelle étape dans la vie de Daouda
« J'ai eu un sentiment de plénitude le jour où j'ai reçu ma première paire de béquilles. »
Soutenu par le programme de réadaptation physique du CICR, qui vise à faciliter l'intégration sociale et économique des personnes handicapées physiques, la vie de Daouda prend un nouveau tournant. Mounkaila Dan Firoun conseiller en inclusion du programme de réadaptation physique du CICR au Niger nous explique :
Notre programme vise à aider les personnes handicapées en les soutenant à se relever, non seulement sur le plan physique, mais également en favorisant leur réintégration dans leur communauté, tout en leur offrant des opportunités de travail et d'acquisition de formation.
En plus d'être suivi sur le plan physique, Daouda est inscrit à l'école et tous les frais liés à sa scolarisation sont pris en charge par le CICR.
Désormais doté d'une prothèse, le quotidien de Daouda gagne en autonomie et son déplacement pour aller à l'école devient plus simple. « J'ai été capable de marcher avec ma prothèse le même jour que je l'ai porté. » nous confie-t-il.
Au Niger, le CICR soutient deux centres d'appareillage orthopédique, un premier à l'hôpital national de Niamey et un second à Zinder afin de garantir un accès à la réadaptation physique aux personnes handicapées. Les centres comprennent des services de physiothérapie et des aides à la mobilité (prothèses, orthèses, aides à la marche et fauteuils roulants).
"Depuis qu'il a obtenu sa prothèse, il y a eu un réel changement dans sa vie. L'on pourrait même dire qu'il n'est plus une personne handicapée", nous rapporte le père de Daouda.
De son côté, Daouda partage avec détermination ses aspirations futures : « mon rêve après mes études, c'est de travailler dans une organisation qui soutient les personnes handicapées. »
Le programme de réadaptation physique du CICR au Niger