Madagascar: Investiture du Président - Fin de l'intérim du Gal Ravalomanana, démission du PM Christian Ntsay

L'installation dans ses fonctions du président de la République réélu est synonyme de retour à la normalité constitutionnelle.

Passage éclair. La prestation de serment d'Andry Rajoelina ce jour marque le début de son second mandat, mais aussi la fin de l'intérim du général Richard Ravalomanana. Un passage éclair au Palais d'Ambohitsorohitra car il a été « bombardé » à la tête de l'Etat par décision de la Haute Cour Constitutionnelle en date du 27 octobre 2023. Un intérim d'1 mois et 11 jours pendant laquelle il a présidé des conseils des ministres restreints sur les questions de défense et de sécurité, tel qu'il est prévu par le partage de responsabilités entre le chef de l'Etat par intérim et le Premier ministre.

Palais d'Anosikely. L'occasion pour le général « Bombe » de donner des directives et orientations générales pour instaurer un climat de paix et de sécurité par rapport à la tenue de l'élection présidentielle du 16 novembre 2023. Connu pour son style « rentre-dedans », le cow-boy d'Avaradrano dont le look voire le « loko » rappelle celui d'un général Sudiste de la Guerre de Sécession aux États-Unis, reprendra son siège plus posé de président du Sénat après l'investiture du président de la République réélu. « Je retournerai au Palais d'Anosikely lundi prochain », nous a-t-il annoncé hier.

Législatives. L'investiture du président de la République va être aussi suivie de la démission du Premier ministre Christian Ntsay et de l'ensemble de son gouvernement. Le président Andry Rajoelina prendra un décret portant acceptation de ladite démission et chargeant le cabinet sortant de l'expédition des affaires courantes jusqu'à la formation du nouveau gouvernement. Reste à savoir si l'actuel locataire de Mahazoarivo sera reconduit pour la énième fois, du moins jusqu'à la tenue des prochaines élections législatives dont l'issue déterminera le parti ou le groupe de partis majoritaire chargé de présenter le Premier ministre à nommer par le président de la République.

Règle non écrite. En tout cas, il est peu probable qu'Andry Rajoelina enfreigne la règle non écrite qui veut que lorsque le président est un Merina, le Premier ministre doit être un Côtier. Même un Betsileo est exclu de la course à la Primature parce que venant des Hautes Terres. Albert Zafy et Marc Ravalomanana ont transgressé la règle, en nommant respectivement Emmanuel Rakotovahiny et Charles Rabemananjara à la tête du gouvernement. Le premier a été empêché au cours de son premier mandat, et le second n'a pas terminé son second quinquennat. Hery Rajaonarimampianina et Andry Rajoelina (même pendant la Transition) avaient l'un et l'autre nommé un PM issu des autres provinces. La nomination d'un Premier ministre merina ou betsileo mettrait de l'eau au moulin de ceux qui avaient prôné la cause côtière lors de l'élection présidentielle.

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