L'espace budgétaire limité en raison de la sous-performance des recettes, les dépenses en RDC ont été réorientées vers la sécurité et les élections au détriment du règlement des arriérés et le déficit fiscal intérieur de 2023 est projeté à 0,8 % du PIB. C'est ce qu'indique un communiqué du Fonds monétaire international (FMI) rendu public le 15 décembre.
La politique budgétaire se concentrera, selon le FMI, sur la mobilisation des recettes et sera soutenue par des progrès dans les réformes de la gestion des finances publiques et des investissements.
« Les progrès réalisés dans le cadre du programme Facilité élargie de crédit (FEC) ont été globalement satisfaisants. Tous les critères de réalisation (CR) à fin juin 2023 ont été respectés sauf un : le CR sur le solde budgétaire intérieur n'a pas été atteint en raison de la sous-performance des recettes du gouvernement central et d'ajustements insuffisants des dépenses », indique le communiqué.
Selon l'institution, tous les objectifs indicatifs (OI) à fin juin 2023 ont été atteints, sauf deux : celui lié au plancher des dépenses sociales et celui lié au plancher des recettes du gouvernement central.
« Les réformes structurelles avancent, bien qu'à un rythme plus lent : sur les neuf repères structurels, six ont été atteints, deux ont été mis en oeuvre avec des retards, et le dernier concernant la recapitalisation de la Banque centrale a été partiellement atteint et reporté », ajoute le FMI.
Une économie résiliente
Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international a achevé la cinquième revue de l'accord de facilité élargie de crédit avec la République démocratique du Congo. La décision permet un décaissement immédiat de 202,1 millions de dollars en faveur des réserves internationales, afin de poursuivre la constitution des réserves internationales.
Ce décaissement permet de soutenir les besoins de la balance des paiements, portant le décaissement total à ce jour à environ 1219,1 millions de dollars. Malgré la situation socio-politique et sécuritaire difficile, rappelle le communiqué du FMI, les autorités restent engagées à préserver les objectifs du programme, notamment en limitant les dérapages macroéconomiques et en continuant de mettre en oeuvre le programme de réformes économiques.
« La situation socio-politique et sécuritaire est de plus en plus complexe, reflétant les prochaines élections générales du 20 décembre 2023 et le conflit en cours dans l'est de la RDC. Malgré ce contexte, l'économie demeure résiliente, avec une croissance du PIB réel projetée à 6,2 % en 2023, soutenue par un secteur extractif toujours dynamique malgré les chocs négatifs des termes de l'échange. La forte dépréciation du franc congolais a eu un impact sur l'inflation, qui a atteint 23,3 % en glissement annuel en juillet 2023, avant de diminuer modérément à la suite des mesures prises par la Banque centrale du Congo ».
Bien que la croissance demeure résiliente, les pressions budgétaires, de dépréciation et inflationnistes sont élevées. Ce contexte macroéconomique difficile appelle à des politiques budgétaires prudentes, notamment la limitation les dépenses non essentielles et l'amélioration de l'efficacité des dépenses, de la gouvernance et de la transparence. Des efforts pour renforcer la mise en oeuvre de la politique monétaire sont également nécessaires.