Congo-Brazzaville: Finances publiques - Le budget de l'Etat exercice 2024 arrêté à plus de deux mille milliards FCFA

L'Assemblée nationale et le Sénat ont respectivement adopté, les 14 et 15 décembre à Brazzaville, la loi de finances, exercice 2024, arrêtée en recettes à la somme de 2 605 700 000 000 FCFA et en dépenses à 2 069 651 000 000 FCFA.

Le budget adopté dégage un excédent de 536 049 000 000 FCFA, destiné à financer une partie du déficit de trésorerie d'un montant de 1 174 049 000 000 FCFA. Les modalités de financement étant l'affectation du solde budgétaire de 536 049 000 000 FCFA ainsi que les financements intérieurs et extérieurs estimés à 638 000 000 FCFA.

En effet, l'exercice 2024 consacre le passage du budget de l'Etat des moyens au budget programme à travers un échantillon de six ministères pilotes. Les grandes orientations du budget de l'Etat sont alignées sur les objectifs du Plan national de développement 2022-2026 et du programme soutenu par la Facilité élargie de crédit du Fonds monétaire international (FMI). Les orientations prioritaires visent à rééquilibrer les finances publiques avec un objectif opérationnel de ramener le solde primaire hors pétrole et mines à -8,1% du produit intérieur brut, permettant de générer des marges budgétaires adéquates pour consolider la croissance économique. Ceci en mettant l'accent sur l'investissement productif et la préservation des dépenses sociales ; la réduction des fragilités liées à la gestion budgétaire, y compris l'endiguement des vulnérabilités liées au portefeuille de la dette publique ; le renforcement des mécanismes de mobilisation des ressources internes, hors pétrole, permettant ainsi la réactivation du compte de stabilisation des recettes pétrolières ; le renforcement de la résilience de l'économie face aux fluctuations conjoncturelles.

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Des innovations et une recommandation

Grâce à l'implication de la Commission économie, finances et contrôle de l'exécution du budget de l'Assemblée nationale qui a examiné l'affaire en première lecture, le budget d'investissement a été réaménagé pour intégrer quelques innovations. Il s'agit, entre autres, de la création du Fonds pour l'entretien routier et l'assainissement urbain pour un montant d'environ 28 milliards FCFA ; du fonds d'études des projets pour un montant de dix milliards FCFA, ainsi que de la Société d'exploitation des infrastructures du Congo. Société anonyme avec actionnaire l'Etat congolais, cette structure aura pour charge de pérenniser des infrastructures ayant mobilisé d'énormes sommes d'argent telles que le Grand hôtel de Kintelé, les Tours jumelles de Mpila et Brazza Mall qui sera ouvert au public sous peu. « Beaucoup d'innovations ont été apportées au budget. 2024 est une année budgétaire de transition. La commission a fini par s'accorder avec le gouvernement pour encadrer les activités de la Société d'exploitation des infrastructures du Congo », a précisé le président de la Commission économie et finances de l'Assemblée nationale, Maurice Mavoungou.

Pour la bonne exécution de cette loi de finances, les députés ont recommandé la poursuite des efforts en matière de gestion des finances publiques, notamment la gestion des investissements et de la dette. Le but étant d'augmenter le volume, l'efficacité et la qualité des dépenses de développement et de protection sociale. Ce budget a, en effet, fait des secteurs sociaux une priorité. Il prend en compte la problématique de la décentralisation, prévoit la création d'un sous compte dans les lignes de la Banque des Etats de l'Afrique centrale dédié aux impôts locaux ainsi que la perception directe par les receveurs des collectivités locales des impôts forfaitaires sur les pylônes.

Par exemple, dans le domaine de l'éducation, une enveloppe de cinq milliards FCFA sera allouée à l'Université Marien-Ngouabi, et deux milliards pour l'Université Denis-Sassou-N'Guesso de Kintelé. Deux milliards FCFA sont prévus pour le bitumage de la route Ollombo-Abala, dans le département des Plateaux. « Nous travaillons pour que le budget 2024 soit différent des autres dans ce sens que nous avons pris en compte les préoccupations principales concernant les collectivités locales, l'entretien des routes avec le nouveau fonds que nous avons créé », a expliqué le ministre en charge du Budget, Ludovic Ngatsé.

Le ministre de l'Economie et des Finances, Jean-Baptiste Ondaye, a, de son côté, rappelé que l'approche du budget-programme axé sur les résultats entre en vigueur dès 2024. « Ce coup d'essai devra également être un coup de maître afin que la maîtrise de sa pratique par l'ensemble de l'administration publique de notre pays à court terme oriente la gestion de ses finances publiques vers son développement effectif », a-t-il signifié.

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