Afrique: Sportivement - Connaître les limites du Cocan 2023

14 Décembre 2023

Ah, ces Ivoiriens ! Quand tu penses que tu les as compris, c'est à ce moment que tu te trompes gravement. A un mois du coup d'envoi de la Can, chacun sort de sa cachette. Ils ont oublié leurs critiques acerbes. Le doute qu'ils faisaient planer sur la tenue de l'événement.

Aujourd'hui, chacun revendique sa place dans le comité d'organisation. Les commerçants, les transporteurs, les restaurateurs, les hôteliers, les artistes, les cyberactivistes... Tout le monde veut être organisateur, dans le Cocan 2023. Certains accusent (à tort) le comité d'organisation de les avoir écartés.

Des organisations comme la Centrale syndicale des organisations professionnelles de commerçants en Côte d'Ivoire (Fenacci) a fait fort. Elle a décidé, à l'issue d'un point-presse, jeudi dernier, de faire connaître cette "anomalie pour correction, au Président de la République, Alassane Ouattara et au Premier ministre, chef du gouvernement, ministre des Sports et du Cadre de vie, Robert Beugré Mambé".

Ils interpellent souvent, avec désinvolture, le comité d'organisation de la Can (Cocan), présidé par l'ancien ministre des Sports, François Amichia. Mais de quoi parle le texte ? Savent-ils que l'organisation d'une Can est exclusivement réservée à la Confédération africaine de football (Caf) ? C'est elle qui a demandé à la Fédération ivoirienne de football (Fif) de mettre en place un comité local d'organisation (Cocan), en attendant qu'elle arrive dans le pays pour prendre tout en main.

Le Comité que pilote François Albert Amichia n'applique que ce que la Caf lui demande de faire. C'est à longueur de journée que des transporteurs, des commerçants et autres restaurateurs interpellent le Cocan 2023 ou toute personne supposée proche du comité d'organisation.

La semaine dernière, un groupe de femmes, des commerçantes, se sont rendues au siège du Cocan 2023 pour chercher à vendre des sandwichs et autres rafraichissements au stade pendant la Can. Elles sont prêtes à payer cher leurs places.

Mais ce n'est pas possible ! On ne vend pas des cacahuètes au stade lors de la Can, comme on le fait tous les week-ends au stade Robert Champroux ou au Parc des sports de Treichville lors des matchs de championnat national.

La Can, c'est un autre niveau, avec de nombreux visiteurs étrangers. La restauration au stade lors de la Can est réservée aux groupes bien structurés, qui répondent à un cahier de charges bien défini par la Caf.

A côté de ces commerçants, il y a également ces hommes d'affaires qui sont intéressés par les villages Can. Ils peuvent le faire, tout comme les collectivités locales pour l'offrir à leurs populations. Sauf qu'il ne faut pas que les sponsors des villages Can soient des concurrents des sponsors officiels de la compétition.

En dehors des Fan-zones qui sont des propriétés de la Caf, ce n'est pas le Cocan qui donne les autorisations. Mettre des écrans géants dans son maquis ou bar et inviter ses clients à venir y suivre les rencontres est dans les cordes de tous les opérateurs économiques ambitieux.

La Can est une opportunité d'affaires pour tous. Il suffit seulement de faire tourner ses méninges.

De grâce, laissons nos histoires de "... on m'a oublié", "je suis laissé-pour-compte", etc. On ne peut pas coopter les 28 millions d'Ivoiriens dans le comité d'organisation. C'est pareil pour les transporteurs. Il y a une commission transport au Cocan, qui a une ligne bien définie par la Caf. Tout comme il y a des hôtels choisis selon des critères. Tous les hôtels ne peuvent pas accueillir les équipes de la Can.

Le Cocan 2023 ne compte que dix commissions techniques. Chacun, à son niveau, peut contribuer au succès de la fête, sans être forcément membre du Cocan 2023.

Montrer que les Ivoiriens savent accueillir leurs prochains, en étant bien coiffés, propres et courtois dans nos taxis, dans nos restaurants et bars, dans la rue, faire la fête avec eux... C'est ce que le Président Alassane Ouattara et son Premier ministre appellent "la Can de l'hospitalité", l'implication de tous les Ivoiriens.

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