Les acteurs de la pêche artisanale semblent complètement acquis aux embarcations en fibre de verre. Contrairement aux pirogues en bois, leur stabilité et leur longévité, y compris le coût, ont été saluées par les pêcheurs. C'est en substance ce qui ressort d'une rencontre de deux jours sur le renouvellement du parc piroguier, tenue dans la commune de Ngaparou, département de Mbour.
La commune de Ngaparou a abrité, pendant deux jours, une rencontre clôturée avant-hier, sous la direction de la Société des investissements et réparations navals (SIRN), en collaboration avec la municipalité et le Conseil local de la gestion de la pêche artisanale (CLPA) de Sindia-Nord. Mamadou Mbengue, le maire de Ngaparou, un professionnel de la pêche, a salué la venue des pirogues en fibre de verre dans une situation particulière, avec les changements climatiques et la déforestation avancée de certaines zones jadis boisées. Selon lui, le modernisme exige une adaptation des pêcheurs aux pirogues en fibre, avec des commodités de sécurité et d'exploitation offertes.
En réponse à une interrogation sur un appel du CLPA de voir l'Etat subventionner les pirogues en fibre de verre, il dit espérer l'effectivité de cette éventualité prochainement, car le gouvernement a déjà fait un geste en subventionnant le moteur hors-bord. Sur la raréfaction de la ressource, le maire a rappelé les dispositions prises dans sa commune, par l'érection d'un parc protégé pour la régénération des espèces et garantissant du produit pour les pêcheries.
Ibrahima Niang, le coordonnateur du CLPA de Sindia-Nord a salué le partenariat avec la SIRN notamment le choix de Ngaparou pour le partage des informations relatives au renouvellement du parc piroguier, avec les pirogues en fibre de verre, disposant de pêcheries tournées sur des bonnes pratiques de pêche. Selon lui, l'importance des pirogues en fibre de verre est l'expression d'un réalisme intervenant pour la protection de nos forêts de plus en plus déboisées et aussi dans un contexte de changements climatiques avec des conséquences sur la mer et le littoral mais également de beaucoup d'accidents en mer.
Interrogé sur les avantages offerts par la pirogue en fibre de verre, le président du CLPA de Sindia-Nord a parlé de la stabilité de l'embarcation en mer, en cas trouble de la marée. En plus, il a fait part de l'expertise avérée dans la construction des pirogues en fibre de verre. A l'en croire, le carénage ou son entretien peut se faire tous les trois mois, avec une reprise de la peinture. Il a expliqué la fin des pirogues à courte durée de vie, faisant place à des nouveaux types d'embarcations ayant une durée de vie ou une longévité comprise entre dix et vingt ans.
En dehors des avantages sécuritaires, le président du CLPA de Sindia-Nord salue le coût de dix millions de francs CFA arrêté pour l'achat d'une pirogue en fibre de verre, car une pirogue traditionnelle faite en bois est plus chère, si on prend en compte le prix du matériel de fabrication et les charges de réparation très élevées.